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23 janvier 2020Reporterre a révélé jeudi 23 janvier comment le gouvernement prévoyait de présenter courant février un projet de loi d’habilitation pour légiférer par ordonnance sur la Fonction publique. Dans ce cadre, des modifications législatives sont prévues spécifiquement pour l’Office national des forêts (ONF). Elles ouvrent la voix à une contractualisation massive au sein de l’établissement : les fonctionnaires assermentés pourront être remplacés par des salariés de droit privé, y compris pour les missions de protection et de police.
La commission d’enquête citoyenne « forêt bien commun », qui comprend des syndicalistes de l’ONF, des associations écologistes et des parlementaires — dont Mathilde Panot (France insoumise) et Delphine Batho (Génération écologie) — ont écrit un communiqué de presse pour dénoncer cette « nouvelle étape vers la privatisation de la gestion des forêts publiques ».
Selon eux, « le gouvernement sacrifie les forêts publiques et l’intérêt général [...] Alors que les enjeux forestiers liés au changement climatique, à la biodiversité, à la fonction sociale des forêts, à la protection des eaux et à la filière sont colossaux, le gouvernement montre une fois encore son inconséquence quand il s’agit de préserver le service public forestier ».
La commission présentera dans les prochains mois une proposition de loi à l’Assemblée nationale et proposera un contre-modèle au système actuel de gestion forestière. « Celui-ci intégrera la nécessité d’un service public forestier fort, à travers la création d’un secrétariat d’État à la forêt placé sous l’égide du ministère de l’Écologie, d’un financement à coût complet de l’ONF par l’État ainsi que d’une meilleure prise en compte des conditions de travail des ouvriers forestiers et bûcherons », écrivent-ils dans leur communiqué.