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Pesticides : le gouvernement met gravement en danger les abeilles

Abeille, illustration.

Le gouvernement met gravement en danger les abeilles, affirment dans un communiqué commun le Syndicat national d’apiculture, la Confédération paysanne, l’Union nationale de l’apiculture française et l’association Terre d’abeilles. Le 24 mars, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a publié une liste des cultures considérées comme non attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs. Cette liste regroupe des plantes qui ne sont pas protégées par les règles d’épandage fixées en novembre dans le « plan pour les abeilles », considérées comme plus protectrices. Problème : « cette liste est fausse », selon les syndicats et associations. Y figurent des cultures « bel et bien attractives », ce qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la biodiversité.

Les bourdons butinent les fleurs de pommes de terre

On retrouve notamment dans cette liste les légumineuses (comme le pois, la lentille et le soja), la vigne et les céréales à paille. Les pollinisateurs peuvent pourtant butiner ces espèces, affirment les quatre organisations. Ont également été incluses les pommes de terre, « pourtant attractives pour les bourdons, qui peuvent en récolter le pollen », et d’autres cultures céréalières, comme le sorgho, « sur lesquels les apiculteurs restent vigilants quant à son attractivité ».

Lire aussi : Le plan pour les abeilles n’empêchera pas l’hécatombe

Avec cette liste, les syndicats et associations estiment que Julien Denormandie « vide de sa substance l’arrêté abeilles ». Ce dernier interdit aux agriculteurs d’épandre des pesticides durant la journée (en période de floraison) sur les cultures attractives. À l’époque où il avait été promulgué, en novembre 2021, cet arrêté était déjà jugé insuffisant par de nombreux associatifs et spécialistes des pollinisateurs. Avec ces nouvelles dérogations, il pourrait être réduit à peau de chagrin, dénoncent le Syndicat national d’apiculture, la Confédération paysanne, l’Union nationale de l’apiculture française et Terre d’abeilles. Et accélérer l’hécatombe.

Les quatre organisations préviennent qu’elles « n’en resteront pas là ». Elles envisagent de lancer une procédure judiciaire « pour tenter de sauver l’apiculture et ce qui reste de la faune pollinisatrice ».

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