Pourquoi la distance Terre Soleil n’explique pas les variations de températures

Jeudi 6 juillet, à 22 heures, la Terre se trouvera à son point le plus éloigné du Soleil de l’année 2023. - Nasa
Jeudi 6 juillet, à 22 heures, la Terre se trouvera à son point le plus éloigné du Soleil de l’année 2023. - Nasa
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Climat SciencesJeudi 6 juillet, à 22 heures, 6 minutes et 33 secondes, la Terre se trouvera à son point le plus éloigné du Soleil de l’année 2023, soit à plus de 152 millions de kilomètres. Plus exactement à 152 093 250,543 kilomètres, selon l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides de l’Observatoire de Paris. C’est ce qu’on appelle l’aphélie. Cela tient au fait que notre planète ne décrit pas un cercle parfait autour du Soleil mais suit une trajectoire elliptique. Au passage de l’ellipse qui nous rapproche le plus de notre étoile, que l’on appelle le périhélie, la distance entre les deux astres n’était, le 4 janvier 2023, que de 147 millions de kilomètres.
Ironie du sort, le passage de l’aphélie coïncide presque cette année avec un triste record : la température moyenne sur Terre a atteint un record absolu le 4 juillet, avec 17,18 °C enregistrés, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. Sous l’effet du changement climatique, la barre des 17 °C a été franchi pour la première fois cette année, battant le précédent record de 16,92 °C, établi en 2016.
À noter également que ce record succède à un autre : le mois de juin 2023 était déjà le plus chaud jamais enregistré sur Terre, d’après l’observatoire européen Copernicus. Les records de chaleur pourraient continuer à tomber ces prochains mois, sous l’effet du phénomène El Niño, engendrant leurs lots de catastrophes climatiques et phénomènes extrêmes.

Ces variations de distance Terre — Soleil n’expliquent pas les hausses de températures
La concordance des deux évènements, aphélie et extrême climatique, est l’occasion de rappeler quelques faits scientifiques et de combattre des idées reçues. Ces variations dans la distance Terre – Soleil n’expliquent ni les changements de saison (ceux-ci sont dus à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre, qui expose davantage un hémisphère ou l’autre aux radiations solaires, selon le moment de l’année), ni les hausses de températures : la variation dans la distance à notre étoile n’est environ que de 3 % sur un an, et la différence que cela engendre dans la quantité d’énergie solaire reçue sur Terre affecte légèrement la quantité de chaleur emmagasinée, mais de manière marginale.
Les climatosceptiques adorent également rappeler le rôle de cette relation Terre – Soleil dans les variations climatiques. Il est vrai qu’à long terme, trois paramètres jouent un rôle crucial dans les évolutions climatiques. Les variations dans l’ellipse de l’orbite terrestre (ce qu’on appelle son excentricité), les variations dans l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre et les variations dans la précession de cet axe se combinent et font évoluer la quantité d’énergie solaire reçue par la Terre, au cours de grands cycles appelés cycles de Milankovitch. Sur des grandes périodes de temps, de l’ordre de 100 000 ans, ces variations expliquent l’existence de périodes glaciaires et interglaciaires sur Terre.
Mais concernant le réchauffement extrêmement rapide à l’œuvre depuis à peine 200 ans, les scientifiques sont formels, ce sont bien les activités humaines qui sont en cause. Et les records de chaleur ne font que commencer.