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Sainte-Soline : l’ampleur de la répression policière mise en cause

30 000 personnes ont manifesté contre la mégabassine de Sainte-Soline, le 25 mars 2023.

Mise à jour le 27 mars, à 18 heures : une deuxième personne, touchée à la trachée ce samedi et qui avait été rapidement hospitalisée en urgence vitale, est désormais dans un état grave et son pronostic vital est engagé.



Un manifestant se trouve toujours, ce lundi matin, entre la vie et la mort en France après de violents affrontements avec les forces de police survenus samedi 25 mars pendant la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Selon le dernier bilan établi dimanche à 18 h 00 par le parquet local, le pronostic vital d’un homme de 30 ans, victime d’un traumatisme crânien, restait engagé. Une femme de 19 ans et un homme de 27 ans ont été également grièvement blessés.

En outre, deux gendarmes blessés « sont désormais en urgence relative », selon le dernier bilan du parquet, qui précise qu’au total 7 manifestants et 47 militaires ont été secourus. Mais selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés — dont 40 grièvement— durant ces affrontements. Dans un communiqué, le collectif Les Soulèvements de la Terre affirme aussi que l’ambulance du Samu a été empêchée pendant plusieurs heures par les autorités d’évacuer le blessé grave.

« Un usage immodéré et indiscriminé de la force »

« Je ne peux que condamner les violences extrêmes », a déclaré dimanche auprès de l’AFP la Première ministre Élisabeth Borne, renvoyant aux « images d’individus qui n’ont d’autre objectif que de blesser les forces de l’ordre ». Mais pour Marine Tondelier, secrétaire générale d’EELV (Europe Écologie-Les Verts), « s’il n’y avait pas eu de forces de l’ordre [à Sainte-Soline], il n’y aurait pas eu ni d’affrontement ni de destruction », a-t-elle déclaré sur BFMTV. Mme Tondelier, qui a participé à la manifestation, précise par ailleurs : « Avec les élus EELV, on a tenté de protéger les blessés en se mettant devant. Les policiers en quad nous ont pris pour cible avec des grenades/lacrymos. Nous ne présentions aucune menace. N’affichions aucune hostilité. Ils ont tiré sur des blessés. »

De leur côté, des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme mettent en cause « un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain ». Selon eux, les cortèges ont été ciblés avant et après leur arrivée sur les lieux par des tirs de grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que de LBD 40. « Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours ». La LDH pointe aussi des tirs en direction d’élus et des entraves à l’arrivée des secours.

Les autorités imputent le délai d’intervention des secours à des violences renouvelées sur les gendarmes qui devaient sécuriser leur accès au site. Au total, 4 000 grenades ont été tirées par les forces de police, selon le ministre de l’Intérieur.

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