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ReportageSanté

VIDÉO — À Narbonne, l’usine d’uranium, les cancers du poumon et beaucoup de questions

Alors qu’à Narbonne, le taux de cancers du poumon mortels est supérieur à la moyenne régionale, les regards se tournent vers le site de purification d’uranium de Malvési. Plusieurs études ont en effet relevé la présence d’éléments radioactifs dans l’environnement narbonnais. Des habitants réclament une large étude épidémiologique.

  • Narbonne (Aude), reportage

Le site de Malvési, à trois kilomètres du centre de Narbonne, est depuis soixante ans le principal point de passage de l’uranium distribué en Europe. Inauguré en 1959 par le général de Gaulle en personne, il reçoit le minerai en provenance du Niger, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Canada et de la Namibie, qui, une fois purifié, est envoyé aux différents réacteurs du continent.

Depuis 15 ans, plusieurs études ont montré la présence continue d’éléments chimiques et radioactifs dans l’environnement du narbonnais. Pis, l’Agence régionale de santé (ARS) a mis en évidence une mortalité du cancer du poumon anormalement élevée dans la ville de Narbonne depuis 2004.


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« En émettant très peu de CO₂, le nucléaire apparaît comme une énergie d’avenir, indispensable pour relever le défi climatique aux côtés du renouvelable », explique le géant du nucléaire Orano (anciennement Areva). Pourtant, des associations commet Rubresus et COL.E.R.E alertent sur les pollutions engendrées depuis plusieurs décennies. Le site renferme un million de m³ de déchets liquides, nitratés, radioactifs et se hisse à la première place du podium des plus grandes décharges radioactives d’Europe.

Orano affirme « effectuer chaque année 23.000 contrôles sur 100 points de prélèvement à l’intérieur comme à l’extérieur du site ». Par ailleurs, dans son rapport d’information 2019, l’entreprise déclare que « l’ensemble de [ses] rejets sont très inférieurs aux limites réglementaires ».

Mais aucune étude épidémiologique de grande ampleur n’a été effectuée. Les associations en réclament une d’urgence afin de faire toute la lumière sur ces taux de cancers anormaux. C’est le cas de Lilian Serre, de l’association COL.E.R.E, qui est une voisine directe du site. Elle s’inquiète des pollutions de toutes formes qui touchent son domaine. Ses terres ne sont désormais plus cultivées et elle demande des réponses claires.

Les associations Rubresus et COL.E.R.E ont également déposé trois recours contre un projet controversé de traitement des nitrates (TDN) qui émettrait « 40.000 m3/h de rejets gazeux, 19.000 kg par an de NOx et des perturbateurs endocriniens ».

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