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Agriculture

VIDÉO - Dans leur ferme, ces paysans pratiquent l’élevage bas carbone

Jean-Pierre Chassang et Gaëlle Petit développent depuis plus de quinze ans un élevage laitier sans engrais chimiques et avec très peu de travaux mécanisés. Une agriculture paysanne qui préserve la biodiversité et anticipe les risques climatiques.

Lorcières (Cantal), reportage

La Gaec des Ferrandaises est une ferme familiale qui a toujours été à contre-courant du monde agricole. Dans les années 1970, alors que l’agriculture paysanne était encore fréquente dans la région, le père de Jean-Pierre Chassang s’est lancé dans une agriculture productiviste. Puis dans les années 1990, alors que ses voisins du Cantal transitionnaient eux aussi vers l’intensif, l’agriculteur est revenu à un élevage plus éthique et soutenable. Un retour à l’agriculture traditionnelle dont Jean-Pierre Chassang et Gaëlle Petit ont fait leur héritage.

Depuis 2003, leurs vaches rustiques — de races vosgienne, ferrandaise et abondance — se nourrissent essentiellement d’herbe et de foin venus des prairies naturelles de la ferme. Nul besoin de mobiliser des semi-remorques pour importer de la nourriture ni de recourir au soja, dont la culture participe très largement à la déforestation de la forêt amazonienne.



Les 62 hectares de terrain suffisent à fournir une alimentation naturelle. La trentaine de vaches de Jean-Pierre et Gaëlle produisent en outre un fumier idéal pour fertiliser les sols. Un cercle vertueux qui permet d’éviter tout usage d’azote chimique, les bouses étant épandues sur les pâturages pour les fertiliser.

Un bilan carbone presque neutre

Le couple de paysans ne fait pas non plus appel à l’ensilage, cette méthode de conservation des fourrages sous plastique. Cela permet d’éviter son enrubannage, une méthode de stockage qui nécessite de nombreuses couches de films plastiques. Jean-Pierre et Gaëlle ont aussi réduit drastiquement l’usage d’engins agricoles, se limitant à de petits tracteurs pour les tâches les plus pénibles.

La ferme se retrouve ainsi avec un bilan carbone (mesuré en 2015 par la méthode CAP2ER) quasiment neutre. Une neutralité qui tranche avec les émissions de l’agriculture : celle-ci était responsable en 2018 de 19 % des gaz à effet de serre de la France.

La ferme de Jean-Pierre et Gaëlle prouve ainsi qu’il est possible de concilier agriculture et climat. La protection de la biodiversité par la constitution de zones humides et de prairies denses permet aussi de résister aux sécheresses répétées qui frappent l’agriculture. Avec leur modèle écologique, l’exploitation du couple de jeunes paysans devrait pouvoir faire face au réchauffement à venir.

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