Tribune —
Echange mes éoliennes contre vos loups
Durée de lecture : 2 minutes

« Nous demandons officiellement à Monsieur le Préfet l’autorisation d’échanger avec les Caussenards et les Cévenols nos 260 éoliennes en projet sur la Margeride et l’Aubrac contre le ou les quelques loups présents sur leur territoire. »
Dans un précédent article, nous avons signalé l’apparition de « l’Eoliennus Cupidus » propriétaire terrien dont la cupidité est sans limites. Les effets conjugués du réchauffement climatique et de cet « Eoliennus Cupidus » ont favorisé l’arrivée de nouveaux prédateurs, espèces trop récentes pour porter un nom latin, mais baptisées sous les noms scientifiques de « Théolia », « Compagnie du vent », « VSB énergies nouvelles », « Ventura », « Adelis » et tant d’autres...
Ces prédateurs essentiellement financiers nuisent non seulement à la biodiversité, mais se repaissent surtout de l’humain dont ils veulent supprimer la présence par l’installation de blanches et plantureuses brasseuses de vent sur toute La Margeride et l’Aubrac.
Nous en avons découvert la confirmation dans une étude d’impact réalisée par un bureau d’études financé par nos impôts : « L’immensité du panorama actuel ne sera habitée de machines que dans une proportion réduite... La ligne d’éoliennes crée ici un effet de dialogue avec la ligne de crête ondulée et les différentes lignes de forces des nombreux champs et collines. »
Cette étude qui introduit « l’habitat et le dialogue des machines » n’évoque à aucun moment l’habitat humain. Ces projets ignorant totalement l’Homme, ne sont rendus possibles que grâce à la passivité notoire d’une large majorité de la population et des élus de haute Lozère. Comment expliquer cet endormissement, ce refus de voir, cet aveuglement ? Qu’elle est l’origine de cette anesthésie généralisée ?
Contrairement à l’éolien industriel, grand prédateur, qui agit sournoisement et profite de la loi du silence, le pauvre Loup doit se sentir bien seul face au récent déchainement médiatique dirigé contre lui. Ce tapage provient sans doute du caractère des Caussenards « qui ne se laisseraient pas faire » comme l’écrit le député Pierre Morel à l’Huissier.
Grâce à l’arrêt du Conseil d’Etat du 13 juillet dernier qui permet l’installation de parcs éoliens dans les zones protégés, nous autres, Les Robins des Bois de la Margeride, descendants du lointain ancêtre Robin Hood dont la cohabitation avec le terrible animal n’a jamais défrayé la chronique, demandons officiellement à Monsieur le Préfet, l’autorisation d’échanger avec les Caussenards et les Cévenols nos 260 éoliennes en projet sur la Margeride et l’Aubrac contre le ou les quelques Loups présents sur leur territoire.
Nous leur laissons volontiers la voracité des promoteurs et la pleine jouissance de l’éolien industriel et nous nous engageons à assumer avec soulagement les nuisances du canidé.