Marjolaine : journée spéciale nucléaire, à Paris
Le lundi 7 novembre 2022

Lundi 7 novembre : Le nucléaire, une solution pour le climat ?
Nos politiques soutiennent que le maintien de ce choix dans notre mix énergétique serait LA solution pour continuer à diminuer nos gaz à effet de serre. Mais à quel prix ? Comment satisfaire nos besoins énergétiques et opérer la transition énergétique indispensable ?
En partenariat avec Reporterre, le quotidien de l’écologie
11h30 – Film Plogoff des pierres contre des fusils, de Nicole et Félix Le Garrec (112’)
Plogoff, février 1980. Toute une population refuse l’installation d’une centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz, en Bretagne. Six semaines de luttes quotidiennes menées par les femmes, les enfants, les pêcheurs, les paysans de cette terre finistérienne, désireux de conserver leur âme. Six semaines de drames et de joies, de violences et de tendresse : le témoignage d’une lutte devenue historique. Venus d’abord en voisins, Nicole et Félix Le Garrec ont tout de suite la conviction d’assister à des événements exceptionnels et de la nécessité d’en témoigner. Ils hypothèquent leur maison pour qu’une banque leur accorde un prêt, et s’installent à Plogoff, chez l’habitant, pendant toute la durée des événements.
Préparé dans l’urgence, réalisé sur le vif, le film témoigne de six semaines d’une lutte devenue historique. Une lutte initiée par des habitants attachés à ce territoire depuis plusieurs générations, les femmes en tête.« Ce qui me tenait à cœur, explique Nicole Le Garrec, c’était de montrer comment des gens ordinaires, habitués à ne pas remettre en cause l’ordre établi, pouvaient opter pour une position si radicale. »
14h30 – Table ronde « Le nucléaire, une solution pour le climat ? »
En France, le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre est celui des transports (31% en 2020), suivi par celui de l’agriculture (19% en 2020), le quatrième secteur est celui de l’industrie de l’énergie (10 % en 2020).
Les eurodéputés ont validé le 6 juillet le projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz, deux sources d’énergie considérées par Bruxelles comme nécessaire pour réduire les gaz à effet de serre. Les investissements qui mobilisent les technologies les plus avancées sont qualifiés de « durables ».
Face à l’urgence climatique, l’énergie nucléaire semble une « solution » puisqu’il s’agit d’une énergie dite « décarbonée ». L’énergie nucléaire émet très peu de CO2 (l’un des gaz responsables des dérèglements climatiques), mais ce n’est pas pour autant une énergie propre. En effet, la production d’électricité d’origine nucléaire génère des quantités démesurées de déchets : chaque année, 23 000 m3 de déchets nucléaires sont produits. Une partie de ces déchets sont hautement radioactifs et le resteront pendant plusieurs milliers d’années.
Dans le contexte actuel d’inflation des énergies fossiles et de croissance de la demande, pour lutter efficacement contre le changement climatique et réduire nos émissions de gaz à effet de serre, serait-ce de plus d’énergies renouvelables dont la France aurait besoin ? Entre le prix du maintien du parc nucléaire français et le coût des alternatives renouvelables, quel choix opérer ? Le renouvelable peut-il satisfaire à nos besoins ? Comment aller vers plus de sobriété énergétique ?
Modération par Françoise Vernet
• Michèle RIVASI, eurodéputée depuis 2009, co-fondatrice et première présidente de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) en 1986, une association et un laboratoire indépendant sur La radioactivité créée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle a été députée de la Drôme de 1997 à 2002, puis vice-présidente du conseil général de la Drôme et adjointe au maire de Valence de 2008 à
• Valérie FAUDON, Déléguée Générale de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN) et Vice-Présidente de l’European Nuclear Society (ENS). Elle est enseignante à Sciences-Po dans le cadre de la Public School of International Affairs. Elle a été Directrice Marketing d’AREVA de 2009 à 2012, après avoir occupé différentes fonctions de direction chez HP puis Alcatel-Lucent, aux Etats-Unis et en France. Valérie est diplômée de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Elle est aussi titulaire d’un Master of Science de l’Université de Stanford en Californie.
• Maxence CORDIEZ, ingénieur au CEA, diplômé de l’Ecole nationale supérieure de chimie de Paris et membre du comité des experts du site Connaissance des énergies. Il est l’auteur de « Energies », publié chez Tana Editions dans la collection « Fake or not ». En parallèle de ses activités professionnelles, Maxence Cordiez vulgarise les questions énergétiques et climatiques depuis 2017 via des conférences, des articles dans des revues spécialisées et quotidiens nationaux, sur les réseaux sociaux et en donnant des cours dans plusieurs grandes écoles (Mines de Paris, Chimie Paris, HEC, CNAM…)
• Yves MARIGNAC, membre depuis 1996 et directeur de 2003 à 2019 du service d’études et d’information sur l’énergie WISE-Paris, membre en 2012-2013 du Secrétariat Général du « Débat national sur la transition énergétique », membre depuis 2014 des Groupes permanents d’experts de l’Autorité de sûreté nucléaire, et lauréat en 2012 du Nuclear Free Future Award pour sa contribution au scénario négaWatt, et depuis 2020 chef du Pôle énergies nucléaire et fossiles de l’Institut négaWatt
16h30 – Le nucléaire n’est pas bon pour le climat – Hervé KEMPF
Depuis des semestres, le lobby nucléaire, relayé par un feu roulant sur les réseaux sociaux et sans hésiter à mentir, a remis l’énergie nucléaire en selle, sous une idée simple : « Le nucléaire ne produit pas de CO2 ». Cette assertion ne peut fonder une politique de lutte contre le réchauffement climatique. Car les nucléaristes évacuent toutes les vérités qui dérangent : la possibilité constante d’un accident dévastateur, des déchets radioactifs dont on ne sait que faire, une économie nucléaire vacillante, des coûts en hausse constante, l’incapacité à agir rapidement alors que la situation appelle une réponse urgente. En fait, l’énergie nucléaire permet de conserver les choses comme elles sont – gaspillage matériel et énergétique, désastre écologique, inégalités énormes – et c’est pourquoi elle est soutenue par les partis de droites et autoritaires. S’y ajoute en France une singulière cécité : partout dans le monde, les États misent massivement sur le renouvelable. Relancer le nucléaire serait enfoncer le pays dans une impasse. Les priorités pour le climat, ce sont les économies d’énergie et les énergies renouvelables.
Hervé Kempf est directeur de la rédaction de Reporterre. Il vient de publier Le nucléaire n’est pas bon pour le climat, éditions du Seuil.
Précisions
Le lundi 7 novembre
De 10h30 à 19h
Parc Floral de Paris (station Vincennes / Château de Vincennes - RER A / Ligne 1)
10 € entrée
7 € prix réduit