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A Toulouse : « Bonjour, c’est pour quoi ? - C’est les ZAD ! »

Un modeste rassemblement de soutien aux zadistes s’est tenu à Toulouse. Atmosphère triste, mais pas défaitiste : « On a perdu une manche, mais une manche, ce n’est pas la guerre »

-  Toulouse, correspondance

« On en est où, de l’évacuation de la ZAD ? » Ce vendredi après-midi à Toulouse, la trentaine de personnes rassemblées au métro Compans Cafarelli prend des nouvelles de Sivens. Elles arrivent au compte-gouttes : selon un dernier comptage, 21 personnes ont été interpellées. Anne-Marie et Danièle s’agitent : « On ne comprend pas pourquoi les zadistes se font arrêter. Les agriculteurs ont commis des exactions toute la semaine et n’ont pas été inquiétés ! »

« C’est une justice à deux vitesses », renchérit Mélina, encore abasourdie. L’étudiante toulousaine s’inquiète pour l’une de ses amies qui occupe la ZAD depuis août : « Elle a tout lâché pour s’installer là-bas, elle doit être dans un état pas possible. Je ne pense pas qu’elle puisse revenir vivre à Toulouse, elle ira de ZAD en ZAD ». Mélina elle n’a jamais mis les pieds à Sivens, ni sur une ZAD mais elle a accouru au rassemblement.

Le petit groupe stagne. Huit camions de CRS patientent au loin. Un départ en action est donné. Fatima, qui a marché de Toulouse à Gaillac cette semaine pour soutenir les occupants du Testet, reprend son bâton de pèlerin. Direction la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne. Objectif : l’occuper.

Arrivés devant le bâtiment, les trente manifestants trouvent les grilles baissées. Un agent de sécurité passe une tête : « Bonjour, c’est pour quoi ? » demande-t-il. « Bonjour, c’est les ZAD ! », lui répond d’un ton enjoué un manifestant cagoulé. L’agent appelle vite la police. Quelques tags sont apposés sur les murs. Une banderole « FNSEA Milice Fasciste » est déployée au milieu de la route pour couper brièvement la circulation. Après une tentative avortée de rejoindre le local du Parti Socialiste, les manifestants se dispersent en petits groupes dans les rues de Toulouse.

Tous n’attendent qu’une chose : rejoindre les abords de la ZAD. Il faut désormais régler les questions logistiques, le rapatriement des uns et des autres ainsi que du matériel laissé sur place. « On a perdu une manche, et les gros bras de la FNSEA ont gagné », soupire Fatima, « mais une manche, ce n’est pas la guerre ». La réoccupation du site est dans toutes les têtes. Les idées germent pour de prochaines actions : « On a perdu la forêt, on a perdu Rémi, désormais on a plus rien à perdre », explique-t-elle avant de partir pour Gaillac pour retrouver les zadistes expulsés.

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