Tribune —
Cancun : pas de progrès possible sans justice climatique
La conférence des Nations unies sur le climat s’ouvre à Cancun, au Mexique, le 29 novembre.
Un an après l’échec retentissant de la Conférence de Copenhague, au cours de laquelle les grandes puissances avaient refusé de s’engager sur la voie d’une seconde période d’engagement pour Kyoto, c’est la crédibilité du processus multilatéral de négociations sur la lutte contre le changement climatique qui est en jeu à Cancún.
Un nouvel échec renverrait la responsabilité de répondre aux défis de l’urgence climatique au seul bon vouloir des États, et donnerait un blanc seing à des structures telles que le G8 ou le G20, voire à des accords bilatéraux.
Pour autant, la négociation sur des secteurs particuliers (REDD, financements à court terme...) à Cancún ne pourra aboutir qu’en tenant compte de l’objectif maintenu d’un traité contraignant, fondé sur des responsabilités partagées mais différenciées, sur la reconnaissance de la dette écologique des pays industriels et des engagements conduisant à une véritable transition écologique et sociale.
Si des accords se dessinent sur des questions comme les mécanismes de financement pour « l’adaptation et l’atténuation » et la lutte contre la déforestation, cela pourrait permettre de préserver le cadre de négociation et d’aller vers la COP 17 de Johannesburg, mais cela se ferait au prix de l’introduction de mécanismes de marchés comparables aux marchés carbone, qui n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité, et sans prendre en compte les droits des populations indigènes.
Mais depuis 2007, les mouvements citoyens ont investi les négociations. Outre la COP16, Attac participera à toutes les initiatives prises par les mouvements sociaux et citoyens du monde entier qui se dérouleront au cours de ces deux semaines dans les environs de Cancún, et en particulier :
- un espace « Diá logo climá tico »,construit autour des mouvements sociaux de l’Alliance sociale continentale et des groupes opposés aux traités de libre-échange dans la région et des organisations environnementales,
- un espace autour de La Via Campesina, où convergeront des caravanes de paysans et mouvements indigènes les 4 et 5 décembre venues de différentes régions d’Amérique latine.
La mobilisation des mouvements sociaux mexicains et d’Amérique latine a commencé en mai dernier à l’occasion de la tenue d’un Forum social mondial thématique dans la ville de Mexico et se poursuivra par la tenue de plusieurs caravanes qui sillonneront le Mexique, se retrouveront dans la capitale le mardi 1er décembre et rejoindront Cancún le 4 décembre. Une autre caravane rejoindra Cancún à partir de l’Amérique du Sud, avec des étapes en Bolivie, Equateur et Vénézuéla, et de nombreuses délégations nord-américaines sont attendues, une coalition « Climate Justice USA » s’étant créée à Détroit, en juin dernier, à l’occasion du Forum social des États-Unis.
Des manifestations sont enfin prévues à Cancún les 4 et 7 décembre et une assemblée de tous les mouvements sociaux et citoyens est programmée le 11 décembre pour faire le bilan politique de la COP 16 et tracer les perspectives de mobilisation pour l’ensemble du mouvement pour la « justice climatique ».
À Cancún Attac entend se joindre aux mouvements citoyens pour exiger la conclusion d’un accord global de réduction des émissions de GES, contraignant pour les pays riches, et pour porter la résistance des peuples à la marchandisation de la planète et pour la justice climatique.
Attac appelle également au rassemblement de Cancon le 4 décembre,