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En 2010, la France a plus consommé d’électricité que jamais

La consommation électrique a atteint un record de 513 terawatt-heures en 2010 : les économies d’énergie sont oubliées. Quant aux émissions de gaz carbonique liées à la production électrique, elles ont logiquement augmenté de 3 %.


La consommation d’électricité a atteint un record en 2010, dépassant les 500 TWh. Le bilan électrique annuel publié par RTE note également une hausse de la consommation de pointe et une croissance de la production d’origine renouvelable.

Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a publié, jeudi 20 janvier, le bilan électrique français 2010 qui revient sur les grandes tendances de l’année.

La consommation française d’électricité a augmenté de 5,5 % par rapport à 2009 et atteint 513 TWh. C’est la première fois que la consommation annuelle française dépasse les 500 TWh, selon RTE. Cet accroissement provient pour les deux tiers de l’effet des températures de l’année 2010, la plus froide depuis 1987 selon Météo France. Le troisième tiers correspond à une croissance structurelle, liée à la reprise économique et au développement des usages électriques.

La consommation en basse tension (ménages, professionnels, services publics, tertiaire) a augmenté de 7 % (+ 1,5 % en données corrigées climat). La consommation de l’industrie augmente de 3,7 % par apport à 2009, sans toutefois retrouver les niveaux de 2008 ou 2007.

Le phénomène hivernal de pointe en forte hausse

À trois reprises, les valeurs maximales de pointe de consommation ont été atteintes en 2010 (le 11 février, la consommation a atteint 93.080 MW, le 14 décembre 94.600 MW et le 15 décembre 96.170 MW). La raison ? Une année particulièrement froide, avec des températures en dessous des normales saisonnières de 8,5°C en février et de 6,3°C en décembre. Pour rappel, RTE estime que 6°C de moins sur le thermomètre correspondent à 15.000 MW de consommation supplémentaire. La prépondérance du chauffage électrique en France augmente cette sensibilité pendant les périodes froides.

Cependant, en 2010, RTE note que les capacités d’importation n’ont pas été saturées. Il n’y a pas eu de tension sur le système électrique français.

En Bretagne et dans l’est de la région PACA, où les risques de rupture d’approvisionnement sont importants, des alertes Ecowatt, invitant les citoyens à limiter leurs consommations, ont été lancées à plusieurs reprises (7 alertes orange en Bretagne et 15 en PACA, 5 alertes rouges en Bretagne). La mise en place de ce dispositif dans ces deux régions aurait néanmoins permis de réduire de 1,5 % en puissance la consommation aux heures de pointe.

Les EnR poursuivent leur croissance mais restent encore minoritaires

La production nette d’électricité en 2010 a augmenté de 6 %. Toutes les sources d’énergie ont contribué à cette progression. Le nucléaire a augmenté de 4,6 %, du fait d’une meilleure disponibilité du parc de production (407,9 TWh produits), le thermique à combustible fossile a augmenté de 8,3 % pour atteindre 59,4 TWH produits (-7,6 % pour le charbon, +2,7 % pour le fioul et +24,7 % pour le gaz). À noter que près de 1.300 MW de nouvelles installations thermiques ont été raccordés en 2010.

L’hydraulique a augmenté de 9,9 % pour atteindre 68 TWh.

La production éolienne a augmenté de 22 % pour atteindre 9,6 TWh, avec près de 1.000 MW nouvellement raccordés en 2010, portant à 5.600 MW la puissance installée. En cinq ans, l’électricité d’origine éolienne a été multipliée par cinq. Le record de production a été atteint le 12 novembre 2010 à 18h30 avec une puissance instantanée de 4.200 MW, ce qui correspond à un facteur de charge de 77 %.

La production photovoltaïque a quadruplé pour atteindre 0,6 TWh. En 2010, le parc a atteint une puissance installée de 760 MW.

Les autres énergies renouvelables (biomasse essentiellement) ont augmenté de 11,1 %, produisant en 2010 quelque 4,8 TWh. Le facteur de charge horaire est très variable : entre 0 et 79 % pour une moyenne de 22 % sur l’année.

Si les énergies renouvelables produisent plus, elles ne représentaient que 83 TWh en 2010, soit 15 % de la production nette totale d’électricité pour l’année.

Les émissions de CO2 augmentent de 3 % en 2010, soit deux fois moins que la production électrique française relève RTE. En 2010, 34,1 millions de tonnes de CO2 ont été émises pour la production d’électricité française, dont 31,2 t par les centrales thermiques à combustible fossile et 2,9 t par la biomasse. La consommation de pointe est très émettrice de carbone.

Un milliard d’investissements sur le réseau

En 2010, le programme d’investissement de RTE a atteint 1,182 milliard d’euros afin de renforcer l’intégration du réseau dans le système électrique européen (interconnexion), sécuriser l’alimentation électrique des zones fragilisées (Bretagne et PACA), assurer l’accueil des nouveaux moyens de production (EnR, EPR et cycles combinés gaz) et renouveler les infrastructures du réseau. En 2011, l’investissement atteindra 1,277 Md€.


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