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Tribune

Eoliennes ? D’abord réduire drastiquement la consommation d’électricité


La seule question à poser : peut-on compter sur les éoliennes pour assurer
notre avenir énergétique ?

L’expert Bernard Laponche a, depuis longtemps, bien exposé le problème :

Les Energies Renouvelables : " C’est forcément la solution sur le long terme
et le très long terme - objectif clair qui n’est atteignable et qui n’a de
sens que s’il est couplé avec la maîtrise des consommations d’énergie. Ca
veut dire que si je développe les énergies renouvelables au milieu d’un
système productiviste qui explose, ça n’a aucun sens"
(1).

Or l’hiver dernier, nous avons en 3 fois établi un nouveau record de
consommation d’électricité. La France doit d’urgence programmer la
construction de nouvelles centrales pour faire face à une demande croissante
ou importer.

Rappelons qu’une grosse centrale thermoélectrique - que la chaudière soit
un réacteur ou des brûleurs -, c’est 1000 MW disponibles plus de 90% du temps.

Les plus grosses des éoliennes en projet, c’est 2 MW .

Le vent est par nature aléatoire, instable et donc non programmable. De ce
fait, les éoliennes imposent d’être couplées en permanence à des centrales
conventionnelles prêtes à prendre le relais. Sur les sites les plus
favorables le vent est efficace 25% du temps, c’est à dire un jour sur 4 et
on ne sait pas lequel.

Il est évident que même si on défigure tous les paysages français avec des
éoliennes, ce sera « un pipi de chat » dans un lac et ne permettra d’arrêter
aucune centrale conventionnelle.

La logique voudrait que dans l’ordre des priorités nous mettions :

-  les économies drastiques d’énergie sans lesquelles développer les ER n’a
pas de sens : maisons bioclimatiques, solaire passif, solaire thermique
(parce qu’on sait stocker la chaleur alors qu’on ne saura jamais stocker
l’électricité), interdiction du chauffage électrique par résistance et de la
climatisation etc.

-  les ER de substitution, sûres, stables, programmables : biomasse sous toutes ses formes (bois, méthanisation, carburants d’origine végétale), hydraulique, géothermie.

Ce sont les seules qui soient de sérieuses alternatives au pétrole.

-  ensuite et ensuite seulement les ER d’appoint, éolienne et
photovoltaïque. Cette dernière est certes prévisible mais la nuit il n’y a
pas de soleil - il faut le rappeler !

Les maires de petites communes souvent sans grands moyens financiers sont démarchés. On leur vend de l’éolienne comme on leur vendrait un appartement sur la Costa Brava ou un aspirateur, en leur faisant miroiter des revenus mirobolants. Nous sommes loin des préoccupations du développement durable.

Conclusion :

Oui il faut arrêter d’élever des éoliennes, non pas seulement à cause de
leurs nuisances mais d’abord parce que ce n’est pas une priorité et que tous
les budgets disponibles doivent servir à financer des économies.

Lorsqu’on aura réduit notre consommation d’électricité de 50%, nous pourrons en reparler - ce ne sera pas demain !

Il faudra bien qu’un jour les journalistes mais aussi les écolo prennent
conscience que le SER (syndicat des énergies renouvelables) est un syndicat
professionnel comme un autre dont l’unique objectif est d’assurer la
promotion des fabrications de ses adhérents et non l’avenir de l’humanité.

..............................................................

Note

(1) Citation de Bernard Laponche : http://www.cite-sciences.fr/francai...

Lire aussi : Entretien entre Bernard Laponche et Hervé Kempf : http://www.global-chance.org/spip.p...


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