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La campagne de vaccination H1N1 a-t-elle été pilotée par les lobbies ?

Michèle Rivasi, député européenne, demande une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise dans l’Union européenne. Les informations signalant le caractère modéré de la pandémie n’ont pas été pris en compte.


Alors que le Conseil de l’Europe organise ce mardi 26 janvier une audition de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et des fabricants de vaccins sur la transparence de la gestion de pandémie H1N1, Michèle Rivasi, eurodéputée du Groupe des Verts/ALE (Europe Ecologie), interpellera ce même jour la Commission européenne pour demander la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire sur la gestion par l’UE de cette pandémie.

"Je demande à faire toute la lumière sur les conflits d’intérêts possibles entre des organismes européens tels que l’Agence Européenne pour l’Evaluation des Médicaments (EMEA), le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC), et les laboratoires pharmaceutiques", déclare Mme Rivasi.

Pour l’eurodéputée spécialiste des questions de santé « le bilan de la gestion de la pandémie de grippe H1N1 est une gabegie financière dans chaque Etat-Membre et nous amène à nous interroger sur les velléités de certains organismes à mettre en place de telles campagnes de vaccination massive en fustigeant notamment les milliards d’euros dépensés pour une grippe que l’on savait bénigne depuis août 2009 et les risques pris envers les populations par rapport aux effets indésirables.

Autant, en avril, le principe de précaution pouvait justifier de telle mesure" poursuit l’eurodéputée, "mais le bilan modéré de la grippe H1N1, connu dès la fin de l’été 2009, aurait dû amener nos institutions à réviser leur stratégie. Cela n’a pas été le cas et cela s’est traduit, en particulier en France, par une campagne et un acharnement vaccinal non justifié."

La France déplore 220 décès et 3 000 effets indésirables différents alors que la Pologne, qui a refusé de mettre en place une campagne de vaccination, compte au total 120 morts et aucun effet secondaire. J’aimerais donc des explications précises sur les choix ayant conduit à la mise en place de telles opérations compte tenu du faible rapport bénéfice/risque".

Note :

En juin 2009, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la phase 6 du niveau d’alerte pandémique pour le virus H1N1, juste après avoir modifié, un mois plus tôt, la définition de la notion de pandémie de façon à ce que la gravité de la maladie n’entre plus en ligne de compte, mais seulement son extension géographique.

La Commission Européenne a admis dès septembre 2009 que la grippe A (H1N1) ne provoquait que des "symptômes modérés" et que la plupart des patients ne souffrait que d’une affection bénigne et limitée. Malgré cela, la Commission a déterminé comme cible potentielle de la vaccination des groupes représentant de 34 % à 60,5 % de la population totale.

Selon les informations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le nombre des décès annoncés depuis le début de la pandémie par les États membres de l’Union européenne ou de l’Association européenne de libre-échange totalise 1045 cas en 2009. Par ailleurs, la Commission estime que la grippe saisonnière cause près de 40 000 décès en année ordinaire et 220 000 en cas de grippe particulièrement sévère.

Références :

Question orale de Michèle Rivasi à la Commission européenne - Mardi 26 janvier 2010, à partir de 17h30 : http://www.europarl.europa.eu/meetd...

Audition « Gérer les risque – Mercredi 27 janvier 2010 , de 12h30 à 15h :
http://europeecologie.eu/Audition-p...


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