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La marée noire, un choc pour les mammifères marins

Alors que l’écoulement du pétrole dans le golfe du Mexique semble avoir été stoppé le 15 juillet, le temps du bilan va commencer. Un aspect : le sort des mammifères marins dans la zone.


Le déversement cumulé de pétrole dans l’océan est estimé entre 300.000 et 500.000 tonnes. Le golfe du Mexique a une superficie de 1.500.000 km². Le 2 mai, 17.000 km² étaient interdits à la pêche. A ce jour la « no take » zone s’étend à 225.000 km². Il faut éviter la vente de produits de la mer contaminés et les risques d’intoxication sanitaire des américains.

Mais d’autres mammifères se nourrissent exclusivement des produits de la mer dans le golfe du Mexique et les mers adjacentes. 29 espèces de mammifères marins sont présentes dans le golfe du Mexique selon la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). En temps « normal », elles sont toutes exposées au risque de collision et aux perturbations acoustiques du transport maritime et de milliers de plates-formes off shore. Les plus vulnérables d’entre elles sont les lamantins. Menacées d’extinction, ces vaches marines pacifiques et peu mobiles, déjà soumises à la mortalité par les hélices des navires et des engins de loisirs, sont très sensibles aux rejets d’hydrocarbures et à l’imprégnation de leurs aliments préférés : les algues des prairies sous-marines.

Il y a aussi les baleines bleues qui se nourrissent de crevettes et les cachalots amateurs de céphalopodes.

Les risques aigus auxquels les cétacés sont soumis par la faute de la marée noire sont l’ingestion directe d’hydrocarbures et des dispersants pendant le nourrissage et l’inhalation des vapeurs toxiques quand ils remontent à la surface de la mer pour respirer. Les yeux et les conduits auditifs peuvent être durablement colmatés ou irrités. Les nouveaux-nés sont particulièrement fragiles pendant les allaitements. Déjà sont observés sur le littoral sinistré les échouages d’un cachalot et de 50 dauphins entre le 30 avril et le 31 juin.

Les risques à long terme relèvent de la contamination des chaînes alimentaires marines par les hydrocarbures aromatiques polycycliques contenus dans le pétrole ; certains d’entre eux sont cancérigènes.

Il est généralement invoqué que les marées noires déclenchent des réflexes de fuite chez les mammifères marins. Mais cette hypothèse n’est pas sûre et elle n’est pas applicable à toutes les espèces et à tous les âges. En tout état de cause, l’évitement par les cétacés de cette vaste zone contaminée les priverait d’une source alimentaire majeure et diversifiée.


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