La révolte des sans-papiers se poursuit et se renforce
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C’est passé inaperçu, mais dix mille (selon Droits Devant !!) travailleurs sans papiers ont manifesté samedi 12 octobre à Paris.
Tous les sans-papiers installés en France travaillent, c’est désormais une réalité qu’une majorité de l’opinion publique a compris, notamment depuis le premier mouvement de grève de travailleur (e)s sans-papiers lancé le 15 avril 2008 par la CGT et Droits devant !!, qui a permis aujourd’hui la régularisation de plus de 3000 d’entre eux.
Les sans-papiers travaillent dans diverses conditions :
- Déclarés et travaillant (sous leur propre nom ou celui d’un alias) à plusieurs dans une même entreprise, notamment le BTP, la restauration, le nettoyage, l’intérim…
- Déclarés et isolés dans leur entreprise
- Isolés et travaillant « au noir », particulièrement les dizaines de milliers de femmes de l’Aide à la Personne ou les travailleurs sans-papiers Algérien(ne)s exclus de la régularisation par le travail.
Ces différents cas représentent la quasi-totalité des quelques 400.000 à 500.000 sans-papiers vivant, travaillant et, pour le plus grand nombre, cotisant en France, armée de réserve inépuisable qui alimente les « délocalisations sur place », mise en compétition pour saper les acquis sociaux des salariés français.
Il est plus que temps de mettre fin à ce marché aux esclaves moderne, véritable injure à un Etat dit de droit.
Dans le sillage des offensives d’hier et celles d’aujourd’hui, il est désormais certain que la révolte de ces « damnés de la terre » est en marche et que rien ne saura l’endiguer, à commencer par les contorsions médiatiques et les effets de menton de Besson and co.
L’opinion publique a progressivement compris que cette chasse et cette surexploitation des travailleurs sans-papiers n’étaient que démagogie électoraliste et hypocrisie pour tenter d’estomper une faillite sociale qui jette aujourd’hui dans la précarité et l’exclusion des milliers de citoyens.
Les travailleurs sans-papiers n’accepteront plus d’être les boucs émissaires privilégiés d’un gouvernement en mal de légitimité.
Aussi, les mobilisations vont encore s’amplifier à Paris, en Ile de France, en province pour obliger le gouvernement à prendre la seule et unique mesure qui mette un terme à ce combat commencé il y a 14 ans : la régularisation globale, dans l’égalité des droits, des travailleur(e)s sans-papiers.