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Climat

Les sécheresses se propagent avec le vent

Champ de maïs affecté par la sécheresse, Haute-Marne.

Des chercheurs ont montré que la sécheresse se propageait avec le vent. Un sol sec produit un air sec qui va, en voyageant, assécher à son tour le sol, etc.

Comme les feux de forêt, les sécheresses se propagent au gré du vent. C’est ce que montre une étude publiée dans Nature Geoscience en mars. Des chercheurs de l’Université de Gand en Belgique décrivent qu’une zone soumise à une forte sécheresse va s’étendre et contribuer à l’assèchement des zones en aval du vent.

Ce phénomène est particulièrement accentué en zone aride, où l’évaporation est directement liée à l’humidité des sols et moins à la végétation. En période de forte sécheresse, l’évaporation de l’eau du sol est réduite et l’air est donc très sec. Cet air sec va limiter l’approvisionnement atmosphérique en eau dans les régions en aval et donc accentuer la sécheresse. « C’est un cercle vicieux », explique à Reporterre Diego Miralles, co-auteur de l’étude. Un sol sec va produire un air sec qui va à son tour assécher le sol en aval, et ainsi de suite.

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Cette découverte n’est pas totalement une nouvelle. Les hydrologues savent qu’une diminution de l’évaporation réduit les précipitations localement. Et à l’inverse, qu’une évaporation accrue – liée à l’irrigation par exemple – peut augmenter les précipitations d’une région. « Mais jusqu’à présent personne n’avait identifié une propagation de la sècheresse dans le sens du vent », souligne Diego Miralles, écohydrologue à l’Université de Gand. Les régions tropicales et les zones tempérées sont moins touchées grâce aux forêts, qui, en humidifiant l’air, cassent ce mécanisme d’un assèchement continu du sol et de l’air.

« Ce phénomène pourrait s’accentuer aussi en Europe »

Grâce aux données des quarante plus grandes sécheresses récentes dans le monde, l’équipe de Gand réussit à quantifier la part liée à ce mécanisme d’autopropagation. Dans les zones arides, les précipitations peuvent diminuer de 15 % et jusqu’à 30 %. Dans les régions plus septentrionales, cette proportion ne dépasse pas les 10 %. « Avec le changement climatique et la baisse de l’humidité des sols, ce phénomène pourrait s’accentuer aussi en Europe », pointe Diego Miralles. « À la lumière des réductions généralisées prévues de la disponibilité en eau, cette rétroaction pourrait encore exacerber les futures sécheresses », s’inquiètent plus largement les auteurs.

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