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Les sous-traitants du nucléaire se réunissent pour se faire entendre

Des « invisibles » du nucléaire se réunissent lundi 18 avril à Bollène (Vaucluse), près de la centrale du Tricastin, pour réclamer, entre autres, la retraite à 55 ans.


« Sous-traitants, oui ! Esclaves, non ! » Le slogan, affiché sur la page d’accueil du site Ma zone contrôlée va mal, résume le combat engagé par les « invisibles » du nucléaire. Ils sont soudeurs, mécaniciens, chaudronniers et triment dans l’ombre des centrales, chargés d’assurer la maintenance des 58 réacteurs français. Dès que l’un de ces mastodontes s’arrête, tous les douze ou dix-huit mois, les travailleurs enfilent scaphandres et lunettes avant d’empoigner leurs « chiffonnettes » pour s’attaquer à la poussière radioactive. Cette mission, EDF la confie à des centaines d’entreprises sous-traitantes qui font travailler 20 000 salariés dont 17% sont des d’intérimaires et des employés en CDD, selon le quotidien La Croix.

Les sous-traitants du nucléaire français continuent le combat

Depuis la crise nucléaire japonaise, le débat sur la sûreté des conditions de travail a été relancé par les sous-traitants français. Le 29 mars dernier, des militants CGT, CFDT et FO ont distribué des tracts devant les centrales. Ce lundi, 18 avril, ils comptent passer à la vitesse supérieure. Une réunion est organisée à Bollène (Vaucluse) dans la commune qui accueille le plus grand site nucléaire français, Tricastin. Un lieu symbolique pour les représentants du personnel, membres des comités d’entreprises et du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) réunis par les militants syndicaux. (CGT, CFDT et FO) Au total, une quinzaine d’hommes au coeur du métier, prêts à établir un « cahier blanc des sous-traitants ». Autrement dit à énoncer des mesures afin que « leur statut soit considéré », explique Gilles Reynaud, spécialiste en logistique et sous-traitant pour le groupe Areva.

Une action « sites morts »

Leurs revendications ? Obtenir la retraite à 55 ans, bénéficier d’un suivi médical à vie, et voir la dose maximale d’exposition abaissée à 10 millisieverts (mSv) à l’année. Il s’agirait d’une réduction de moitié, la dose maximale autorisée aux rayons ionisants étant de 20 millisieverts à ce jour. Prochaines étapes des petites mains du nucléaire : expliquer aux salariés qu’ils ne doivent pas avoir peur de témoigner. Organiser une journée « sites morts » avec des débrayages. Et aller « taper à la porte des candidats à la présidentielle » afin que leur bataille devienne un enjeu politique. « La rentabilité ne doit pas se faire au détriment de l’humain », conclut Gilles Reynaud.


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