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Non au temps plein subi !


Il faut adapter le travail à l’homme et non plus voir l’homme s’adapter à tout prix à son travail. Beau principe ? Plus qu’un principe, il s’agit d’un article du Code du travail. Fort peu connu et si mal appliqué.

La définition du temps d’emploi, exemple parmi d’autres, reste une prérogative majeure des employeurs. Les salariés sont contraints de s’adapter aux rythmes que ces derniers leur imposent. Ainsi, le temps partiel choisi n’est-il véritablement de droit que dans quelques cas restreints : pour « changer des couches », c’est le congé parental d’éducation, ou pour « s’en remettre une couche », en créant une entreprise.

La seconde option n’a pas vraiment la faveur des auteurs de ce livre…

Eux-mêmes déserteurs du temps plein, ils affichent un goût très modéré pour la fable du « travailler plus » et préfèrent à la création d’entreprise celle de coopératives d’inactivité. À rebours des discours dominants mais en phase avec les aspirations d’un grand nombre de salariés, ces chantres de la valeur temps libre contestent joyeusement le primat accordé au marchand et à l’économie.

Leur plaidoyer pour la reconnaissance d’un véritable droit à l’inactivité (entendu comme temps libéré à consacrer à… ce que bon vous semble) constitue une des déclinaisons concrètes d’une ambition plus grande, qui vise à repenser la place du travail dans notre société et à remettre au cœur du débat l’émancipation des individus et la justice sociale.


Non au temps plein subi ! Plaidoyer pour un droit au temps libéré, Samuel Michalon, Baptiste Mylondo, Lilian Robin, Editions du Croquant, 2013, 15€20, 155 pages.

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