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Tribune

Obama ? Bof.


On a retiré à Lance Armstrong ses titres du Tour de France pour dopage. De même, on devrait reprendre son prix Nobel de la paix à Barack Obama pour promesses non tenues. Le président des Etats-Unis s’était vu couronner, en 2009, sur la foi de sa bonne mine et de ses belles paroles, afin de l’encourager à changer la donne sur le Moyen Orient et sur le changement climatique. Mais M. Obama n’a pas su s’en saisir, et à bien des égards, sa présidence peut se lire comme une liste de reniements.

Bien sûr, le Cercle d’acier de Wall Street, une fois passée la grande peur de 2008-2009, s’est resserré avec un cynisme effarant autour des milieux politiques. Mais M. Obama était porté en 2008 par une énergie collective qui pouvait lui permettre de briser cette étreinte. Il a préféré le compromis, perdant la chance de sortir les Etats-Unis de l’ornière.

Que peut-on porter, cependant, au crédit de la politique environnementale du président Obama ? Un effort au début de son mandat pour soutenir les énergies renouvelables (90 milliards de dollars parmi les 900 milliards du plan de relance de 2009) ; un renforcement de l’Environmental protection agency, l’équivalent de notre ministère de l’écologie ; une norme imposant une moindre consommation d’essence aux véhicules. Et ? Voilà. M. Obama a dû abandonner son projet de marché du carbone, s’est désintéressé de la négociation internationale sur le climat, a laissé se développer la production du gaz et du pétrole de schiste dans des conditions écologiques effarantes. Il a autorisé le forage dans le golfe du Mexique, malgré la catastrophe de Deep Horizon, ainsi qu’en Arctique. Et durant sa campagne, il est resté presque silencieux sur le changement climatique, incapable de résoudre la contradiction entre le développement des ressources fossiles et la réduction des gaz à effet de serre.

Mais le programme de son challenger, Mitt Romney est pire encore : le candidat Républicain veut simplement supprimer ou assouplir toutes les réglementations sur l’environnement et l’énergie. Le choix est donc simple – à moins de voter pour la candidate du Green Party (Parti Vert), Jill Stein.

Mais il est triste et décevant. M. Obama reste un homme du passé, un représentant d’une Amérique qui n’a pas compris que la crise écologique avance à pas de géant, bien plus effrayante que le Halloween de fantômes et de zombies qu’elle s’apprête à célébrer dans un rite d’exorcisme des malheurs à venir.


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