Sécheresse : les nappes d’eau sont dans une « situation inquiétante »

Une rivière presque à sec dans le Gard, fin juin 2022. - © Marie Astier/Reporterre
Une rivière presque à sec dans le Gard, fin juin 2022. - © Marie Astier/Reporterre
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Alerte rouge pour nos nappes. D’après le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), « l’état de remplissage des nappes demeure peu satisfaisant sur la plupart d’entre elles, voire inquiétant avec des niveaux bas à très bas observés sur près de la moitié du territoire ». La situation est particulièrement préoccupante au Sud-Est — sur le Bas-Dauphiné, la Provence et la Côte d’Azur ; certaines nappes du Vaucluse et du centre Var sont même en phase de tarissement.

En cause, un début d’année sans pluie ou presque, une forte demande en eau, et un été chaud et sec. Et les épisodes pluvieux et orageux d’août et de septembre n’y ont rien changé : « Les sols actuellement extrêmement secs et les pluies orageuses favorisent le ruissellement, rappelle le BRGM. De plus, les pluies réussissant à s’infiltrer devraient dans un premier temps permettre d’humidifier les sols et bénéficier à la végétation. » Autrement dit, les plantes assoiffées pompent le peu d’eau qui parvient à s’écouler sous terre. Le BRGM n’envisage donc aucune amélioration avant le mois de novembre.
D’ici là, « l’unique solution pour préserver l’état des nappes est de limiter les prélèvements en eau », précise le BRGM. Les arrêtés préfectoraux restreignant le pompage d’eau ont d’ailleurs montré leur efficacité cet été : « La décharge [le fait que les nappes se vident] semble toutefois ralentie depuis juillet, conséquence probable de la limitation des prélèvements », note l’établissement public.
Conclusion, « les niveaux des nappes à l’entrée d’hiver 2022-2023 seront nettement inférieurs à ceux de l’année dernière ». Il faudra espérer un hiver très pluvieux « pour permettre aux réserves de se reconstituer ». Sans cela, l’année 2023 s’annoncera très sombre pour nos sols, nos rivières, nos cultures et nos forêts.