A Dunkerque, la révolte gronde contre le grand projet inutile Arena

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Un stade de plus de 300 millions d’euros, en zone inondable et géré par Vinci, est-il une bonne affaire pour la ville de Dunkerque ? Ce n’est pas l’avis des citoyens et associations qui ont manifesté samedi.
- Dunkerque, correspondance
Près de 400 personnes se sont retrouvées, sous la pluie, samedi 8 février, face à l’Hôtel de ville de Dunkerque, afin de protester contre la réalisation d’un projet pharaonique, inutile et ruineux : la construction d’une salle de sport, dite Arena. Elle compterait 10 700 places afin d’accueillir des compétitions sportives (principalement basket-ball et handball), et accessoirement des spectacles.
Les associations citoyennes Arena non Merci, Adelfa et Les Amis de la Terre, qui avaient appelé à manifester, jugent ce projet disproportionné et inadapté aux besoins du territoire communautaire dunkerquois.
La Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD), présidée par Michel Delebarre, maire de Dunkerque et ancien ministre de François Miterrand, est maîtresse d’œuvre de ce projet dont le coût est évalué à 300 millions d’euros. Etant donné la réduction des subventions accordées par l’Etat et la Région Nord–Pas-de-Calais, un partenariat public-privé est envisagé : la société Vinci participera au chantier et pourra ainsi rémunérer ses actionnaires en exerçant conjointement une pression financière sur la population de la CUD durant plus d’un quart de siècle.

- Le projet vu par Vinci -
Les associations rappellent les dégâts causés aux finances locales dans beaucoup de collectivités ayant eu recours à ce type de montage financier.
Elles estiment aussi que le lieu d’implantation est particulièrement mal choisi : le terrain est situé sur une zone inondable et à proximité d’une usine classée Séveso seuil haut.
Pour ceux des citoyens de l’agglomération dunkerquoise qui se mobilisent, l’urgence réside dans la sauvegarde et le développement des équipements publics (cadre de vie, habitat, environnement, crèches, écoles, outils culturels et installations sportives au service de tous, redynamisation commercial des centres-villes…), et non dans le versement de dividendes aux actionnaires de Vinci.
« Arena on en veut pas ! », « La grande salle est un scandale ! » « Beci [promoteur immobilier], Vinci, tous pourris ! », autant de slogans criés par les manifestants, qui se sont rendus à la sous-préfecture afin de remettre une pétition exigeant le retrait immédiat du projet de construction de la salle ARENA.

Cette manifestation est le premier acte d’une bataille qui va se poursuivre sur le terrain juridique, la mairie de Dunkerque ayant rejeté le recours gracieux porté par l’Adelpha au sujet des lacunes environnementales du projet.