Alerte à Notre Dame des Landes
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Malgré le moratoire promis par François Hollande, la police s’apprêterait à expulser les occupants des champs où est planifié l’aéroport de Notre Dame des Landes.
Appel urgent à occupation de la Zone à Défendre (ZAD) contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes et son monde
Au nord de Nantes, depuis plus de 40 ans, un projet d’aéroport doit aboutir a la destruction de 2000 hectares de terres agricoles et de bocage.
Il a été relancé en 2001 par Lionel Jospin et fermement soutenu
depuis par le Parti Socialiste et notamment JM Ayrault, ancien député maire de Nantes et actuel premier ministre.
Projet pharaonique hautement nuisible, c’est le symbole d’un système productiviste destructeur qui ne vise que la recherche du profit financier au nom du sacro-saint progrès.
C’est aussi le fruit d’une collaboration étroite entre politiciens avides de « développement » urbain et une grande multinationale, Vinci,
spécialiste des projets de bétonnisation du monde (prisons, parkings, autoroutes et centrales nucléaires).
En 2008 un collectif local d’habitant-e-s lançait un appel à occuper les terres accaparées par ce projet, cette Zone d’Aménagement Différée.
Après un Camp Action Climat en 2009, le mouvement d’occupation s’est amplifié sur ce qui est devenu la Zone A Défendre (ZAD).
Aujourd’hui, plus d’une trentaine de lieux sont occupés par 150 habitants : des maisons vides (et Vinci continue à en vider), des cabanes
construites dans les champs ou dans les arbres, des caravanes un peu partout.
Une solidarité est née entre les habitants qui résistent et les nouveaux occupants. La ZAD est devenu un laboratoire d’expériences
alternatives, un lieu où confronter au jour le jour théorie et pratique, où construire de nouvelles solidarités, où apprendre à être chaque jour un peu plus autonome face au système marchand : des potagers collectifs ont
fleuri, une boulangerie, une chèvrerie, un théâtre, deux bibliobus, des maraîchers, des zones de gratuités...
Les savoirs se partagent tous les jours, de la boulangerie à la mécanique, de la construction au maraîchage en passant par les échanges artistiques, dans une nature préservée.
Aujourd’hui le Parti Socialiste au pouvoir n’est pas prêt à renoncer à cet aéroport. Il continue d’afficher son soutien total au projet et ses alliés écologistes feignent toujours de défendre les terres menacées.
Habilement, ces bonimenteurs ont utilisé la presse pour faire croire qu’un moratoire était mis en place et que le risque de voir le projet aboutir reculait.
Il n’en est rien ! Après pseudo enquêtes publiques, études de terrain (forages, géomètres), les expulsions ont commencé, les expropriations suivent leur chemin, les habitant-es sont poussé-es en dehors de
la zone et les échéances de début des travaux se rapprochent à grand pas.
Le 16 octobre, c’est une dizaine de lieux qui vont êtres envahis, saccagés, par les forces de police. Et ce n’est qu’un début. Laisser faire, c’est rendre possible l’arrivée des pelleteuses sur la zone, c’est abdiquer devant
Vinci.
Nous vous appelons à nous rejoindre parce qu’il ne s’agit pas de contrer seulement un projet urbanistique, mais aussi un modèle de société dont nous ne voulons pas.
Cette lutte s’inscrit dans un combat plus large contre un système qui se fout des humain-es et de la planète, dans un mouvement planétaire contre tous
les systèmes productivistes, de domination et de contrôle social, contre la machine infernale qui nous rend esclave de la technologie pour aller toujours plus vite et plus loin dans la dépossession de nos vies.
Il est urgent d’être plus nombreux sur le terrain pour s’opposer physiquement aux travaux préliminaires, pour donner de la force à celles et ceux qui ont fait le choix de rester et de résister.
L’occupation n’est pas une fin en soi, c’est un moyen d’être présent-es sur cette terre en lutte, d’être actifs ensemble contre le projet. Il est encore temps de partager tout cela.
Deux maisons, Les Planchettes et la Gaîté peuvent vous accueillir le temps de votre arrivée.
Nous sommes ici, nos vies nous appartiennent, nous refusons de perdre.
11 octobre
Risques accrus d’expulsions sur la ZAD
Plusieurs sources laissent penser que des expulsions sont imminentes. Nous avons eu vent d’une première vague d’expulsion pour le mardi 16 octobre à l’aube. Nous avons eu des informations précises tel que le lieu d’hébergement des troupes mobilisées, l’itinéraire prévu pour rejoindre la zone, l’effectif engagé, soit 500 gendarmes. Cette première vague devrait concerner les maisons déjà expulsables ainsi que les cabanes. Une seconde vague devrait suivre une dizaine de jours plus tard., visant cette fois les cabanes dans les arbres et 3 maisons, la Sécherie, les Rosiers et la Saulce, dont l’huissier a choisi en août d’avancer la date d’expulsabilité, la passant du 15 novembre au 27 octobre.
Depuis plusieurs semaines des équipes de police se sont déplacés sur la ZAD pour faire des repérages préparatifs, comme mesurer la hauteur des cabanes dans les forêts par exemple. Des équipes en civils se déplacent actuellement, certaines dans des véhicules immatriculés dans la région parisienne.
Mardi dernier (9 octobre) le dernier squat de Grands Champs a été expulsé à l’aide d’un impressionnant dispositif policier. Cette semaine encore les dispositifs de sécurité ont été renforcés devant le Conseil Général, le Tribunal de Nantes et d’autres lieux stratégiques, les contrôles routiers se sont quant à eux multipliés sur et autour de la ZAD. La presse reconnaît d’ailleurs que le dispositif pourrait en réalité cacher une opération en préparation contre la ZAD.
Nous nous tenons prêts.
Un appel a été publié appelant les groupes et individus souhaitant s’inscrire en solidarité avec la lutte ici à effectuer des actions décentralisées.(voir zad.nadir.org). Toutes les initiatives sont et seront les bienvenues.
Les personnes souhaitant venir sur la ZAD sont invitées à s’organiser en conséquence : être conscientes de l’urgence dans laquelle nous allons être, prévoir au maximum de quoi être autonome.
Nous nous préparons logistiquement contre les expulsions, nous appelons les amiEs d’ici et d’ailleurs, voisinEs, à venir nous soutenir.