Décision d’EPR, la démocratie bafouée
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L’Elysée a annoncé l’annonce de la construction d’un deuxième réacteur EPR.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" tient à faire savoir que l’annonce d’un nouvel EPR bafoue les engagements officiels pris lors du Débat public (Novembre 2005 - Février 2006) sur le premier EPR français, actuellement en construction à Flamanville (Manche). En effet, dans les documents officiels diffusés pour ce Débat public, il était explicitement écrit que le premier EPR devait permettre "d’acquérir une solide expérience de construction et d’exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d’être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales" (*).
En clair, il s’agissait de faire fonctionner ce réacteur avant de décider d’en faire ou non d’autres. Or, la construction du premier EPR n’en est qu’au début et doit se poursuivre encore pendant des années (EDF parle d’une mise en service en 2012). Qui peut donc sérieusement prétendre avoir à ce jour une "solide expérience de construction et d’exploitation" de l’EPR ?
De même, la construction d’un nouvel EPR empêchera la France de respecter son engagement européen de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2020. Qui plus est, la vague de froid de cet hiver a démontré que la France manquait de moyens de production "de pointe" : elle ne doit donc surtout pas ajouter de nucléaire (qui produit "en base").
Qui plus est, des études montrent que, pour un investissement égal, les économies d’énergie et les énergies renouvelables créent jusqu’à 15 fois plus d’emplois que le nucléaire. Le projet de construire de nouveaux EPR n’est donc pas seulement irresponsable sur le plan environnemental, il est aussi absurde sur le plan économique.
Face à ce nouveau coup de force, le Réseau "Sortir du nucléaire" annonce d’ores et déjà qu’il attaquera en justice les autorisations de construction du nouvel EPR annoncé à Penly (Seine-Maritime).
Les incroyables déboires rencontrés par EDF et Areva, respectivement sur les chantiers des EPR de Finlande et de Flamanville, devraient suffire à écarter tout nouveau projet d’EPR. Le nucléaire est une industrie du siècle passé, dangereuse et archaïque, chère et polluante. L’avenir est aux économies d’énergie et au développement des énergies propres et renouvelables. Il serait temps que M Sarkozy s’en rende compte...
(*) http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf