Déjà sinistré, le nord de la France attend de nouvelles crues

Les tempêtes Ciarán et Domingos ont occasionné 1,3 milliard d'euros de dommages. Ici, une opération de secours dans le Nord, le 10 novembre 2023. - Twitter/Sécurité civile
Les tempêtes Ciarán et Domingos ont occasionné 1,3 milliard d'euros de dommages. Ici, une opération de secours dans le Nord, le 10 novembre 2023. - Twitter/Sécurité civile
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La semaine du 13 au 19 novembre sera de nouveau très perturbée en France. De nombreux passages pluvieux sont attendus. Le temps devrait encore se dégrader mardi 14 novembre, selon Météo-France. D’après l’institut, « les Hauts-de-France connaîtront à nouveau un bon arrosage », ce qui pourrait faire réagir les cours d’eau déjà en crue.
Lundi 13 novembre, le Nord et le Pas-de-Calais sont en vigilance pluies et inondations. Sept cours d’eau sont toujours en vigilance crues, selon le site Vigicrues : l’Aa, la Liane, la Canche, la Hem, l’Aisne, la Lys et la Lawe.
🇫🇷 Les tempêtes Ciaran et Domingos ont occasionné quelque 1,3 milliard d'euros de dommages, selon une estimation de la fédération France Assureurs, soit un des plus importants bilans financiers lié à des tempêtes en France #AFP pic.twitter.com/SNF8M26iA1
— Agence France-Presse (@afpfr) November 13, 2023
Le nord de la France n’est donc pas tiré d’affaire. Les crues de la semaine dernière ont été d’une ampleur inédite selon les scientifiques et les habitants, comme Raymond Grenier, interrogé par Reporterre dans son village d’Attin : « C’est historique. La combinaison de la montée des océans, de l’intensification des tempêtes et de l’absence d’aménagement nous promet un bel avenir. »
Des sols déjà gorgés d’eau
Selon les experts, trois facteurs expliquent cette situation dramatique. Premièrement, une pluviométrie exceptionnelle « causée par la succession de tempêtes qui touchent la France depuis plusieurs semaines », selon le climatologue Davide Faranda, interrogé par France Info. Des précipitations favorisées par une Manche plus chaude qu’à l’accoutumée, qui « entraîne plus d’évaporation, donc plus d’humidité disponible pour les pluies », précisait le chercheur. À ces trombes d’eau, est venu s’ajouter le vent, qui a freiné — et freine encore — le bon écoulement des cours d’eau côtiers vers la mer.
Deuxièmement, ces pluies diluviennes se sont abattues sur des sols déjà gorgés d’eau. « Tout le surplus ruisselle et cela aggrave les conséquences », expliquait à nos confrères du Monde Stéphane Bonelli, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
Troisième explication : « La région des Hauts-de-France — et en particulier l’Audomarois et la façade littorale — est une zone topographique assez basse, ce qui ne facilite pas l’écoulement des eaux », indiquait à Libération Arnaud Gauthier, professeur en géosciences de l’environnement à l’université de Lille.
Le 13 novembre, 50 axes routiers sont toujours coupés, et 388 établissements scolaires restent fermés. 7 200 personnes connaissent toujours des restrictions d’usage de l’eau et 600 foyers sont privés d’électricité, selon la préfecture citée par La Voix du Nord.