Devenir écolo en éclatant de rire !

Durée de lecture : 3 minutes
Ecolo-coaching pour tous, de Nathalie Delhommeau.
Un spectacle hilarant mené à toute berzingue par une écolo-coach déjantée qui vous conduira, sans que vous ayez le temps de vous en apercevoir, sur les chemins de « l’écologitude ». Rafraîchissant et instructif ! Prochain spectacle : le 29 avril à Lyon.
Une présentation Power Point à l’écran, un ordinateur et une petite bouteille d’eau sur une table encombrée de livres. Tout est en place. Le public prend place dans la salle tout en longueur située dans le sous sol de la Péniche, sur le canal de l’Ourcq dans le 19e à Paris. Une conférence semble sur le point de commencer. Mais de quoi va-t-on parler ?
Une dame en tailleur noir et chemisier échancré déboule sur la scène, un masque sur la bouche. La faute à la pollution parisienne. Premiers sourires. Puis tout s’enchaîne, le test d’écologitude, les exercices d’énergie positive où le public complice est invité à transmettre son amour vers l’autre, l’analyse du cerveau de Manuel Valls…
Car non, il ne s’agit pas d’un séminaire comme les autres. Nathalie Delhommeau, en comédienne militante, chausse ses talons hauts et endosse les habits d’une conseillère d’un genre un peu particulier : une écolo-coach.

Énergie positive
Seule sur scène pendant plus d’une heure, Nathalie Delhommeau déploie une énergie à faire tourner un champ d’éoliennes. Elle court sur la scène, descend de l’estrade pour masser le spectateur beau gosse mais trop tendu, s’essaie à des positions de yoga. Comique. « Le one-man-show, c’est très dur, mais je m’amuse, et j’aime donner du bonheur aux gens ».
Le spectacle est né il y a un an, dans le sillon des mouvements écologistes qu’elle suit. Depuis, elle trimbale son Power Point de manifestation et journée d’actions. Car cette ancienne militante de Greenpeace, aujourd’hui engagée à Alternatiba, met ses talents de comédienne au service de la cause écologiste. « Mon but, c’est de présenter l’écologie de manière différente, explique-telle. Montrer que c’est drôle, qu’il y a des gens supers ». Sans pour autant « faire passer les écolos pour des cons ».
Art-activisme
« Je ne veux pas niveler le spectacle vers le bas ». Elle aligne les penseurs de l’écologie, d’Ivan Illich à Pierre Rabhi en passant par André Gorz. Puis elle fait réciter une phrase du théoricien de la désobéissance civile et chantre de la nature, Henri-David Thoreau : « Pouvoir regarder le soleil se lever ou se coucher chaque jour, afin de nous relier à un phénomène universel, préserverait notre santé pour toujours ».
Les spectateurs répètent sagement. Le courant passe, le message est reçu cinq sur cinq. Dans la salle, le public paraît déjà conquis. Il y a quelques habitants du quartier, curieux. Mais aussi des militants des Colibris, de la Vélorution, d’Alternatiba, d’Incroyables comestibles ou des Engraineurs. Ils sont tous là. Comme Mirène, une fan qui suit la jeune comédienne depuis ses récents débuts et « n’a raté qu’une seule de ses représentations ».
A la sortie, Nathan aborde une mine réjouie. « L’écologie c’est parfois barbant et ringard. J’ai apprécié son traitement et le ton moderne, léger et drôle, la dénonciation humoristique. »
« Le spectacle s’adresse à tous, je ne veux pas que les gens culpabilisent de ne pas être écolo », précise Nathalie Delhommeau. Pour tenter de toucher au-delà des cercles militants, et porter la bonne parole de la Sobriété heureuse, elle multiplie les dates. Le 26 avril à Grenoble, et le 29 avril à Lyon. La jeune femme ne compte pas en rester là. A suivre sur les réseaux sociaux (sa page), où elle va recruter de plus en plus d’amis, c’est sûr.