Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En Allemagne, 200 000 manifestants contre le nucléaire


BERLIN - Plus de deux cent mille manifestants à travers l’Allemagne ont réclamé samedi 26 mars la fermeture des centrales nucléaires, à la veille d’une élection régionale qui fait figure de plébiscite sur la politique énergétique d’Angela Merkel.

L’un des organisateurs, l’association « Ausgestrahlt », a annoncé que 250 000 personnes avaient défilé dans quatre grandes villes d’Allemagne pour réclamer la fin immédiate de l’exploitation des 17 réacteurs nucléaires du pays.

Selon cette association, 120 000 étaient présentes à la manifestation berlinoise, la police de la capitale allemande, interrogée par l’AFP, estimant pour sa part qu’elles étaient « plus de 100.000 ».

À Munich, sous la pluie, la police évoquait « plus de 30 000 personnes » et les organisateurs 40 000, tandis qu’à Hambourg et à Cologne, les organisateurs en ont compté respectivement 50 000 et 40 000 qui se sont ralliées au mot d’ordre : « Fukushima nous exhorte à éteindre tous les réacteurs ».

Dans une opinion publique de longue date majoritairement hostile au nucléaire, la catastrophe à la centrale japonaise a servi de « piqûre de rappel », a expliqué à l’AFP Curd Knüpfer, un étudiant berlinois de 26 ans.

« Il faut tirer les leçons du Japon : rien n’est impossible », pouvait-on par exemple lire à Berlin sur une pancarte, tandis qu’un char de carnaval construit par les Verts représentait un réacteur nucléaire basculant « dans la poubelle de l’histoire ».

« Je suis venue demander l’arrêt des centrales nucléaires parce que j’ai la ferme intention de mourir de vieillesse, et pas à cause des radiations », a déclaré Monika Flemming, 53 ans, vendeuse en pré-retraite, originaire du Brandebourg (est).

Opposante de longue date au nucléaire, elle manifeste pourtant pour la première fois. « Cela n’a jamais été aussi urgent que maintenant. J’ai le sentiment que c’est le moment de faire bouger les choses ».

À Hambourg, sous un soleil rayonnant, la foule des antinucléaires, venue en famille, en couple, entre amis, s’étendait sur plus de 2 km, agitant des petits ballons verts gonflés à l’hélium et des panneaux bricolés clamant « Tout ce dont on est sûr, c’est du risque ! » ou « L’énergie atomique, c’est la mort ! »

« Il faut maintenant clairement prendre parti et dire tout haut ce que veut une très très large partie de la population », a déclaré Timo Fischer, un père de famille de 37 ans.

Un peu plus loin, devant la mairie de Hambourg, où règne presque une atmosphère de kermesse, Yannik Meyer, 20 ans, blouson floqué d’autocollants « Le nucléaire ? Non merci ! », juge que « l’énergie atomique n’est pas une façon responsable de produire de l’énergie ».

Angela Merkel avait annoncé, peu après la catastrophe de Fukushima, la fermeture temporaire des réacteurs les plus anciens et un audit de trois mois sur tout le parc nucléaire allemand.

Mais cette réaction, cinq mois après avoir prolongé la durée de vie des 17 réacteurs nucléaires de 12 ans en moyenne, a été considérée comme une manoeuvre politicienne par une majorité d’Allemands, selon les sondages.


Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende