Feux de forêts : les pilotes de Canadair soulagés par les annonces de Macron

Le 2 juin 2023, Emmanuel Macron s'est rendu sur la base aérienne de Nîmes-Garons dans le Gard. - © Daniel Cole / POOL / AFP
Le 2 juin 2023, Emmanuel Macron s'est rendu sur la base aérienne de Nîmes-Garons dans le Gard. - © Daniel Cole / POOL / AFP
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Incendies ClimatRéévaluation salariale, achat de nouveaux Canadair... Les pilotes de bombardiers d’eau sont satisfaits des engagements pris par Emmanuel Macron pour faire face aux feux de forêt.
Nîmes (Gard), reportage
« Il semble y avoir un engagement et une prise de conscience du gouvernement sur la problématique des feux de forêt », se réjouit Benoit Quennepoix, représentant des pilotes bombardiers d’eau au Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile du groupement d’avions de la Sécurité civile (SNPNAC). Joint au téléphone peu de temps après l’atterrissage de son appareil sur la base aérienne de Nîmes-Garons, dans le Gard, le pilote de Dash 8 s’est montré satisfait de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, vendredi 2 juin 2023. Soulagé.
La journée se voulait parfaite afin de faire oublier le souvenir de l’été 2022. Une météo des forêts a été annoncée, Emmanuel Macron et trois ministres (Christophe Béchu, Marc Fesneau et Dominique Faure) étaient présents, des démonstrations ont été faites, les personnels de la base s’étaient parés de leur uniforme pour la photo et, surtout, de nombreux engagements ont été pris. Car, alors que 72 000 hectares brûlaient en France l’été dernier, la base de Nîmes-Garon avait dû affronter le climax d’une crise interne vieille de plusieurs années.
Problèmes contractuels et manque d’écoute avaient amené l’intégralité des quatre-vingt-huit pilotes de bombardiers d’eau du site à déposer, avant l’été, un préavis de grève inédit. Le représentant syndical de l’époque avait mené la fronde contre sa direction — le ministère de l’Intérieur. Quelques annonces eurent lieu et le personnel sommé de moins s’épancher dans la presse.
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Le vent a tourné. « Il faut reconnaître que la situation est plus favorable que l’année dernière », estime Benoit Quennepoix. « Le 13 avril, nous avons signé un protocole avec le ministre de l’Intérieur. Nous allons par exemple bénéficier d’une réévaluation salariale inédite et conséquente. » Quelques griefs subsistent : si tout le personnel navigant est reconnu comme « métier à risques », ce n’est pas le cas du personnel au sol, pourtant parfois exposé.

De nouveaux appareils à venir
Au plus fort de la crise l’été dernier, les pannes et les manques matériels des bombardiers d’eau avaient défrayé la chronique : 8 à 9 Canadairs seulement sur 12 étaient disponibles. Pour 2023, la flotte totale d’avions et d’hélicoptères pour lutter contre les feux est passée de 38 à 47 appareils… en attendant les fameux Canadair. Deux modèles doivent arriver d’ici 2027 via un programme de l’Union européenne, détaille le représentant syndical, et deux supplémentaires à partir de 2029, cette fois-ci commandés par la France seule. « La chaîne de production doit se remettre en route au Canada, à Calgary, via le constructeur aéronautique De Havilland. C’est un processus très long. »

« Les Canadair ont le problème de leur âge : certaines pannes encore récurrentes », ajoute Benoit Quennepoix. D’ici au 1er juillet, « on peut espérer être à 11 Canadair disponibles sur 12 voire qu’ils soient tous parés pour voler ». « La situation et l’ambiance sont beaucoup plus apaisées », conclut-il.