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François Hollande ne répond pas au courrier de Notre Dame des Landes

Sans doute le facteur n’a-t-il pas porté la lettre à l’Elysée. La coutume veut en effet que le président de la République réponde à toutes les lettres que lui envoient les citoyens. Mais il n’a toujours pas répondu à la troisième missive de la Vigie postale de Notre Dame des Landes.


Vigie postale

samedi 27 octobre 2012

Vigie postale Elysée

Réponse n°3

On aurait bien aimé publier aujourd’hui la réponse n°3, seulement voilà, la photocopieuse de l’Élysée a du avoir un coup de mou, parce que, à ce jour, toujours RIEN !


Voici la lettre à laquelle M. Hollande n’a pas répondu

Vigie postale Elysée - Lettre n° 3
Une biodiversité exceptionnelle

Chantal et Thierry Drouet
avec le soutien de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport

à

Monsieur le Président de la République
Palais de L’Elysée
55 r Faubourg St Honoré
75008 PARIS

Notre Dame des Landes, le 12 septembre 2012

Monsieur le Président,

Vous avez reçu ces deux dernières semaines des courriers de Marcel et Sylvie Thébault et de Brigitte et Sylvain Fresneau, soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien. Leur demande étant restée sans réponse à ce jour, nous la réitérons aujourd’hui.

A la veille de la conférence environnementale, au cours de laquelle le thème de la biodiversité sera abordé, nous voulons vous alerter sur la biodiversité exceptionnelle du bocage menacé par un projet d’aéroport dont la justification n’est absolument pas démontrée.

On trouve peu de zones de cette qualité dans l’Ouest de la France : landes atlantiques, prairies humides, mares, ruisseaux… où vivent des espèces protégées que ce soit pour la flore ou le monde animal (insectes et amphibiens).

La réalisation d’une plateforme aéroportuaire sur cette zone qualifiée d’humide à 98% et tête de deux bassins versants (Loire et Vilaine) serait une catastrophe écologique.

Au fil des générations, une agriculture de polyculture-élevage s’est mise en place. Elle respecte les sols humides, la flore et une faune riche comme en témoignent les études réalisées. Cette agriculture respectueuse de l’environnement, économiquement viable et pourvoyeuse d’emplois sur des exploitations de taille raisonnable est précisément celle que l’ensemble des politiques publiques cherchent à promouvoir !

Les agriculteurs sur place ne demandent qu’à poursuivre sereinement leur activité de production tout en valorisant les ressources naturelles. Par exemple, un projet de valorisation des haies en plaquettes de bois pour le chauffage se met en place sur la communauté de communes.

Nous voulons surtout vous parler des femmes et des hommes qui vivent dans ce milieu exceptionnel et qui sont eux-mêmes menacés par ce projet insensé. L’arrivée d’un aéroport détruirait plus de 40 exploitations et en déstructurerait une centaine. Sachant que l’on compte six emplois induits pour un emploi à la production en agriculture, ce serait 500 à 600 emplois durables, non délocalisables qui seraient supprimés.

Nous, agriculteurs, voyons dans ce projet une destruction d’emplois durable et contestons l’intérêt des emplois soi-disant créés, en tout état de cause, seulement le temps des travaux. Les travaux de construction de la plateforme emploieraient environ 500 personnes chaque année pendant 3 ou 4 ans… Qu’est-ce au regard des emplois de la filière agricole détruits irrémédiablement ?

Enfin, situé à 17 km de Nantes, notre territoire est le principal poumon vert de Nantes et il est voué à devenir une zone d’agriculture de proximité et de vente directe.

En tant que président et membre de la Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) de Notre Dame des Landes, nous insistons sur cette dynamique collective menacée, véritable lien social de notre commune rurale et qui génère de l’emploi non délocalisable.

Monsieur le Président, au nom de la coordination des opposants au projet d’aéroport, nous réitérons notre demande d’un entretien sur ce sujet, urgemment. Nous voulons croire que la Conférence environnementale n’est pas que du vent et que vous aurez à cœur les problématiques environnementales qui y seront exprimées.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.

Chantal et Thierry Drouet
Membres de l’ADECA (Association de Défense des Exploitants Concernés par le projet d’Aéroport)


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