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Gilles-Eric Séralini, un scientifique engagé


Si un mot doit résumer Gilles-Eric Séralini, c’est celui de ténacité. Depuis que ce chercheur a voué son activité scientifique à l’étude des effets des aliments transgéniques et du pesticide Roundup sur les êtres vivants, il n’a pas dévié d’un pouce, malgré le faible soutien de son institution de recherche et plusieurs polémiques.

Né en 1960, il étudie la biochimie et la biologie moléculaire et devient professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen en 1991. Il aurait pu mener une vie tranquille, attaché à l’étude du système hormonal. Mais il « rencontre » les OGM en 1997 et signe l’appel lancé par le botaniste Jean-Marie Pelt, qui demande, au nom du principe de précaution, un moratoire sur les cultures transgéniques, le temps d’en évaluer les risques.

M. Séralini va alors s’investir dans l’étude des OGM, maintenant un équilibre fragile entre une activité scientifique reconnue, notamment par de nombreuses publications scientifiques, et un engagement public contre les cultures transgéniques. Il fonde en 1999 avec Corine Lepage le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), que rejoignent quelques chercheurs reconnus, tel Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum national d’histoire naturelle.

Tout en menant dans son laboratoire des études sur le pesticide Roundup et sur divers OGM, il est membre, de 1998 à 2007, de la Commission du génie biomoléculaire chargée d’autoriser les OGM. Isolé, il s’oppose souvent à la majorité des autres membres, des biologistes plutôt favorables aux cultures transgéniques. Parfait connaisseur des procédures européennes d’évaluation des OGM, il contribue à en faire connaître les faiblesses.

Ces critiques, documentées par plusieurs organisations écologistes, sont relayées au Parlement européen, qui adopte en juillet 2011 un rapport recommandant une revue des méthodes d’évaluation par l’Autorité européenne de sûreté alimentaire.

Gilles-Eric Séralini est vivement critiqué par d’autres scientifiques : Marc Fellous, président en 2010 de la Commission du génie biomoléculaire (CGB), l’accuse d’être « militant » et « marchand de peur ». M. Séralini porte plainte pour diffamation, suivi par le tribunal, qui condamne M. Fellous en janvier 2011. L’étude publiée le 19 septembre marque un tournant dans la carrière de M. Séralini. Si sa qualité est validée, il prendra une nouvelle stature. Sinon...


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