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Grèce : la police refoule les écolos anti mines d’or


HALKIDIKI (Grèce) - Une manifestation contre l’exploitation de mines d’or dans le nord de la Grèce a dégénéré dimanche 9 septembre en échauffourées, en pleine forêt, entre la police et les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.

Sur le millier de personnes qui manifestaient dimanche devant l’entrée de la mine contre les risques environnementaux pesant sur la région de Halkidiki avec le projet d’extraction d’Hellas Gold, filiale à 95% du canadien European Goldfields, environ 400 sont partis dans la forêt, poursuivis par la police, a constaté ce journaliste.

« Beaucoup aiment l’or, mais personne n’aime le cancer » indiquait une bannière de manifestants, tandis que d’autres proclamaient qu’ils ne voulaient pas vendre leur avenir, même si la Grèce en crise a un besoin criant d’activité pour tenter de remonter la pente.

Les manifestants ont lancé des cocktails molotov sur la police, qui a répondu avec des gaz lacrymogènes, une scène désormais courante dans le centre d’Athènes, habitué depuis plus de deux ans aux manifestations anti-austérité, mais inédite en pleine forêt.

Parmi les manifestants, Heleni Koldera, la trentaine, psychologue, reproche aux investisseurs de parler seulement des créations d’emploi, mais pas de la destruction de l’environnement.

Néanmoins localement, tout le monde n’est pas d’accord. Ainsi Vassilis Moshopoulos, la quarantaine qui travaille déjà pour la mine, employant au total quelque 600 personnes, souligne que beaucoup de gens sont au chômage dans le village.

Ils ont des problèmes économiques et ils veulent travailler dit-il en fustigeant les manifestants. Nous ne voulons pas qu’on nous dise ce que nous devons faire lance-t-il à leur adresse.

Depuis la relance du projet d’exploitation de la mine d’or, en juillet 2011, lorsque le ministère de l’Environnement a autorisé l’exploitation de deux gisements, chaque camp brandit ses études techniques attestant de la dangerosité environnementale du projet ou de son innocuité. L’entreprise met en avant l’utilisation d’une nouvelle méthode d’extraction sans recours au cyanure. Ses détracteurs affirment qu’elle n’a jamais été testée dans cette configuration.

Le débat va au-delà des mots. Le collectif des opposants, qui revendique une centaine d’associations, multiplie les actions de terrain : occupations de bâtiments, manifestations, blocages des routes d’accès au site. En mars, une empoignade avec les ouvriers du groupe minier a fait plusieurs blessés.


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