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Il ne suffit pas de manger bio pour changer le monde


Le premier livre numérique de Rue89 a fait son apparition sur toutes les plateformes de vente en ligne : il s’agit d’un grand entretien avec Pierre Rabhi, l’un des penseurs de l’agriculture biologique et d’une alternative à l’idéologie de la croissance.

Sous le titre Il ne suffit pas de manger bio pour changer le monde, cet ebook vendu 4,99 euros est le fruit de plusieurs heures de conversations que Sophie Caillat, responsable de Rue89 Planète, et moi, avons eues avec Pierre Rabhi, dans sa ferme d’Ardèche. Le texte est accompagné des photos d’Audrey Cerdan, et, dans sa version iPad, de deux vidéos.

Pierre Rabhi, né en Algérie, installé sur la terre aride d’Ardèche au début des années 60 et défenseur avant l’heure d’une agriculture écologique respectueuse des cycles de la vie, revient sur son parcours exceptionnel, sur sa critique de la société de consommation, et sur son concept d’ « oasis » de vie alternative.

Pierre Haski

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« Ce n’est pas parcequ’on va tous manger bio que le monde va changer. On peut manger bio etrecréer nos tares fondamentales. L’aventure humaine ne doit pas serésumer à l’économie d’énergie ou à l’innovation. L’aventure humaine,c’est comment devenir une société qui soit belle, rayonnante, légère. »

Pierre Rabhi s’est installé en 1960 sur une terre rocailleuse et sèche d’Ardèche, en rupture avec l’aliénation du monde industriel. Au fil des années, cet autodidacte a développé des méthodes innovantes d’agroécologie, le bio bien avant la mode, et une pensée originale et décapante sur notre monde et le moyen de le transformer radicalement.

Rue89 est allé à sa rencontre, dans sa ferme de Monchamp où il vit toujours, dans une nature qui le nourrit d’abord spirituellement. Danscette conversation à bâtons rompus, Pierre Rabhi revient sur sonparcours hors du commun, de sa naissance algérienne dans une famille de forgeron musulman, à son aura qui dépasse de beaucoup le cercle de l’écologie. Ce paysan-philosophe récuse l’idée qu’il soit devenu un « gourou », même s’il est une source d’inspiration pour beaucoup, et a
généré un courant qui s’inspire de ses idées.

Au coeur de sa démarche : le changement par l’exemplarité, la création d’ « oasis » de vie et de travail où s’ébauche la société de demain.Mais en même temps, comme Gandhi, il pense que l’homme doit « changer lui-même pour changer le monde », que manger bio ne suffit pas à garantir une société meilleure.

Pierre Rabhi garde une croyance profonde dans l’homme et dans sonrapport à la nature, qu’il veut réhabiliter pour que cesse l’oeuvre prédatrice dans laquelle s’est engagée notre modèle de société, conduisant à une impasse économique, sociale, environnementale. Une voix à écouter au moment où chacun s’interroge sur la crise, individuelle et collective, que traverse notre monde.

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Il ne suffit pas de manger bio pour changer le monde : conversations avec Pierre Rabhi, Pierre Haski, Sophie Caillat, Audrey Cerdan, format Kindle, 63 pages, 4,99 euros.


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