« La crise grecque montre que le capitalisme n’est plus compatible avec la démocratie »

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Grèce ÉconomieA la veille d’un référendum décisif sur l’avenir de la Grèce, Reporterre a cherché à comprendre cette crise qui ébranle l’Europe. Interview avec Geneviève Azam, économiste et chercheuse à l’Université Toulouse II, également porte-parole d’ATTAC. Entretien en video.
De quelle crise la Grèce est-elle aujourd’hui le nom ? D’une crise économique, certes, mais surtout d’une crise politique qui est, au fond, une crise du modèle de développement.
Geneviève Azam, économiste et porte-parole d’Attac France indique la véritable perspective de la crise grecque : c’est d’« un système à bout de souffle » – produit d’une croissance qui ne reviendra pas – dont la Grèce est victime.
Pourfendant les exigences des créanciers – « aucune rationalité économique ne justifie ce qui est actuellement proposé à la Grèce » - elle insiste sur le danger de défaire la légitimité politique d’un gouvernement élu démocratiquement.
« Si j’étais grecque, je voterais non dimanche »
Les raisons de voter « non ».
« C’est une crise de soutenabilité du modèle de croissance »
Le non-remboursement de la dette s’explique d’abord par le fait qu’une croissance forte n’est plus aujourd’hui possible, en Grèce comme ailleurs.
« Il faut une conférence internationale sur la dette, c’est aussi urgent que Bretton Woods en 1944 »
Envisager une sortie de l’euro ? « L’euro n’est pas intouchable, ce n’est pas un fétiche », répond Geneviève Azam. Mais le « Grexit » entraînerait des secousses très violentes pour la société grecque.
« Le capitalisme n’est plus compatible avec la démocratie »
Reterritorialiser l’activité, en finir avec le marché global : Geneviève Azam conclut en esquissant des pistes de sortie de crise. Une crise qui, masquée un temps par « l’euphorie financière », révèle aujourd’hui un système qui détruit les sociétés et la planète.
- Propos recueillis par Barnabé Binctin et filmés par Lucas Mascarello