La multinationale BlackRock conseille la Commission européenne sur l’environnement
Après s’être invitée dans le débat sur la réforme des retraites, la multinationale américaine BlackRock, spécialisée dans la gestion d’actifs, a remporté début avril un contrat pour étudier comment l’Union Européenne pourrait intégrer au mieux les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans sa supervision bancaire.
La Commission européenne, à l’origine de l’appel d’offres, versera 550.000 euros à BlackRock pour cette étude, a révélé The Guardian le 12 avril. La nouvelle a fait bondir les militants écologistes qui dénoncent des conflits d’intérêt .
« Nommer BlackRock en tant que conseiller de la Commission européenne sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), c’est comme laisser le renard garder le poulailler », s’insurge, dans les colonnes du Guardian, Katrin Ganswindt, militante chez Urgewald, une ONG de défense de l’environnement et des droits de l’homme.
BlackRock est l’un des principaux investisseurs dans le pétrole. La multinationale détient plus de 87 milliards de dollars de parts dans des entreprises d’énergies fossiles. Le Guardian a révélé de surcroît qu’entre 2015 et 2019, BlackRock s’est opposé ou abstenu à l’issue de 82 % des résolutions concernant le climat dans les entreprises dont il possède des actions.
Les décisions qui seront prises par les régulateurs bancaires européens, à l’issue de son rapport, pourraient avoir des conséquences financières importantes sur les sociétés dont BlackRock détient des actions, explique le Guardian. Par exemple, des restrictions plus souples sur les prêts bancaires aux entreprises qui alimentent la crise environnementale pourraient profiter aux sociétés pétrolières et aux prêteurs.
- Source : The Guardian