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La nouvelle stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens s’arrête à mi-chemin

Lors d’une réunion tenue jeudi 13 décembre, le ministère de la Transition écologique et solidaire et celui de la Santé ont présenté le nouveau projet de stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2) définissant les objectifs stratégiques pour la période 2019-2022, ainsi que le plan d’action et les mesures phares accompagnant cette stratégie. Des associations dont Générations futures étaient présentes, au sein du groupe Santé Environnement.

Les principales avancées de ce nouveau plan d’après Générations futures :

  • À la demande des ONG, la période pubertaire a été ajoutée aux fenêtres de vulnérabilité aux perturbateurs endocriniens (PE). Cette période, tout comme celle du développement prénatal et de la petite enfance, doit faire l’objet d’une attention particulière.
  • Les formations des professionnels sur les PE s’étendent désormais aux professionnels de santé et aux professionnels travaillant en contact avec des produits PE (écoles supérieures d’ingénieurs, écoles vétérinaires, architectes et lycées agricoles, agriculteurs ou professionnels de la petite enfance).
  • L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devra expertiser 6 substances par an en 2019 et 2020, puis 9 à partir de 2021.
  • Concernant la définition des critères sur les PE récemment adoptée par la Commission européenne, le gouvernement semble afficher une volonté de disposer d’une définition commune, de développer des tests permettant d’identifier le caractère PE des substances et de les rendre obligatoires dans les dossiers d’homologation des substances.

Les principales faiblesses de cette stratégie, toujours d’après Générations futures :

  • L’alimentation n’est abordée que partiellement, alors qu’elle constitue l’une des principales voies d’exposition aux PE, rappelle Générations futures. L’ONG déplore que « les recommandations relatives à la consommation de fruits et légumes issus de l’agriculture biologique, notamment pour les femmes enceintes et les jeunes enfants, aient été retirées du plan d’actions ».
  • La mise en place d’un étiquetage pour alerter sur la présence de substance PE n’est pas mentionnée dans le projet de SNPE2.
  • La protection des populations vivant dans des zones à risques ne figure toujours pas dans le projet de SNPE2.
  • La nouvelle stratégie abandonne l’objectif de développer une culture de la substitution généralisée des substances chimiques, en impliquant les acteurs de la recherche et les professionnels. Aucune obligation n’est imposée aux industriels. Il s’agit uniquement d’« encourager le retrait volontaire de produits contenant des substances PE ».

La stratégie sera mise en consultation publique courant janvier 2019.

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