Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

Le massacre routier des amphibiens

Grenouilles, tritons, salamandres, crapauds sont particulièrement exposés en mars, quand ils traversent les routes lors des migrations printanières.

Depuis 1997, la LPO Isère réalise chaque année, de février à avril, une campagne de protection des amphibiens, avec le soutien du Conseil général de l’Isère.
En effet, crapauds, grenouilles, tritons et autres salamandres se font écraser, parfois par centaines, lorsqu’ils tentent de traverser les routes pour rejoindre les zones humides où ils se reproduisent dès que les conditions sont favorables (février-mars)

Les amphibiens vivent dans les boisements aux alentours des points d’eau. Au printemps, les adultes migrent en direction des marais, étangs et lacs où ils ont l’habitude de se reproduire.
Malheureusement les routes constituent des barrières infranchissables, donnant lieu à de véritables hécatombes, dramatiques pour la survie de populations entières. Les individus qui se font écraser sont autant d’adultes reproducteurs qui ne pourront assurer de descendance.
En outre, notons que les amphibiens migrent la nuit par temps humide. Les écrasements de centaines d’amphibiens sur une chaussée mouillée accentuent les risques d’accidents de la route.

La LPO Isère a recensé plus de 150 tronçons de route meurtriers en Isère.
Pour éviter ce massacre, plusieurs actions sont mises en place.

La solution la plus pérenne est sans conteste la création de passages à petite faune. Il s’agit de tunnels creusés sous la route et permettant à l’ensemble de la petite faune de traverser la route en toute sécurité. Il existe déjà deux de ces passages en Isère, le premier a été construit à Châbons près de l’étang du Grand-Lemps et le second à Bonnefamille. Trois projets devraient voir le jour, le premier sera situé à côté de la tourbière de l’Herretang à Saint-Laurent-du-Pont, ensuite viendront ceux du Cheylas et de Charavines.
Bien que très efficace, la construction de ces aménagements nécessite du temps et des études préalables.
C’est pourquoi, sur six sites d’écrasement prioritaires, la LPO Isère met en place, avec l’aide de ses bénévoles, des filets de capture temporaires le long de la chaussée afin de récupérer les amphibiens avant qu’ils n’accèdent à la route.
Ces « barrières-pièges » sont prospectées chaque jour par des stagiaires et les amphibiens sont déposés sains et saufs de l’autre côté de la route. Cette campagne dure environ deux mois et demande une forte mobilisation bénévole.
Lorsque c’est possible, une solution simple consiste à fermer la circulation routière les nuits de migration et ainsi éviter la construction d’un passage à petite faune. Actuellement, cette solution a fait ses preuves sur les communes de Merlas, Revel et Saint-Martin-d’Uriage.

La campagne menée par la LPO Isère et ses partenaires est donc primordiale et permet de préserver chaque année des populations entières d’amphibiens (voir la Liste rouge des vertébrés de l’Isère).
Les chiffres parlent d’eux même : en 2008, sur les quelque 5000 amphibiens recensés en migration, plus de 4000 ont pu être sauvés sur les six sites suivis.

Chacun peut aider la LPO Isère en signalant des routes sur lesquelles il y a des amphibiens écrasés. Il est également possible de rejoindre l’équipe de bénévoles qui travaille sur cette campagne en nous contactant par téléphone au 04 76 51 78 03 ou par mail à l’adresse [email protected]
Au volant, n’oubliez pas d’être particulièrement vigilants, notamment les jours pluvieux et sur les routes en bordure des forêts.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende