Les Islandais refusent de rembourser les banques
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Par référendum, les Islandais ont rejeté samedi 9 avril le remboursement des dettes contractées par la banque Icesave.
Les Islandais ont rejeté samedi 9 avril l’accord sur le remboursement de 3,9 milliards d’euros réclamés par Londres et La Haye après la faillite d’Icesave en 2008, embarrassant le gouvernement de Reykjavik.
Cette faillite a spolié près de 340.000 épargnants britanniques et néerlandais. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont dû indemniser les victimes.
« Le résultat du référendum n’affectera pas le début des versements par la société Landsbanki islands hf (qui opérait Icesave, NDLR) aux créanciers prioritaires -y compris les autorités britanniques et néerlandaises », assure le communiqué du gouvernement islandais qui se veut rassurant, évoquant des indemnisations au-delà de 90% des fonds déposés.
Il précise que des versements partiels seront effectués plus tard dans l’année et qu’ils devraient couvrir « près du tiers des fonds des créanciers prioritaires ».
Plus tôt dimanche, Londres et La Haye, déçus du référendum islandais sur les suites de la faillite bancaire, évoquaient un recours.
« Nous avons essayé d’obtenir un règlement négocié avec l’Islande » et « cet accord est maintenant rejeté ». « C’est décevant », a déclaré le numéro deux du Trésor britannique sur la BBC. Et Danny Alexander d’ajouter : « Nous allons discuter avec nos partenaires internationaux, à commencer par les Pays-Bas », qui réclament également aux Islandais le remboursement de 3,9 milliards d’euros.
« Mais il semble que cette affaire va maintenant finir devant la justice ». « Il y a déjà une procédure judiciaire en cours dans le cadre de l’Espace économique européen » et « nous allons voir comment nous y associer », a-t-il conclu.
Les Pays-Bas, également très déçus par le rejet islandais, s’attendent à la reprise de la procédure judiciaire devant l’Autorité de surveillance de l’Association européenne de libre-échange, a indiqué dimanche le ministère néerlandais des Finances. « Le stade des négociations est révolu », a déclaré Niels Redeker, porte-parole du ministère.
M.Redeker a rappelé que la procédure judiciaire devant l’Autorité de surveillance de l’AELE avait été « interrompue pendant les négociations avec le gouvernement islandais » (qui avaient conduit à une nouvelle mouture de l’accord Icesave), ainsi que dans l’attente du référendum de samedi sur cet accord.
L’Islande n’a « aucun problème » pour honorer ses dettes, a vivement réagi à ces déclarations, le ministre islandais des Finances, Steingrimur Sigfusson. Selon lui, « les réserves (de l’Islande) sont plus que suffisantes pour couvrir tous les paiements dans les prochaines années ».
Samedi, près de 60% des Islandais ont voté « non » à ce plan qui s’étalait jusqu’en 2046, refusant de payer l’ardoise de la banque. En mars 2010, les Islandais avaient déjà massivement rejeté, à 93%, une première version d’un accord, moins favorable pour l’Islande.