Les bonnes terres agricoles de Saclay, près de Paris, restent menacées par l’urbanisation

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800 hectares de terres agricoles du Plateau de Saclay, près de Paris, étaient menacées par un projet d’urbanisation. Les élus écologistes et les associations se sont battus pour ramener la surface urbanisable à 350 hectares. Mais le projet se poursuit et la pression sur les terres agricoles ne se relâche pas.
Le décret de protection des terres agricoles et forestières du Plateau de Saclay a été promulgué le 31 décembre dernier comme le prévoyait la loi du Grand Paris… mais avec deux ans de retard… Il fallait sans doute régler entre temps quelques détails comme les créations des deux ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) sur Palaiseau et Gif-sur-Yvette, ainsi que la révision (« simplifiée ») lourde du Plan Local d’Urbanisme de Palaiseau, voté en urgence le 26 juin dernier à la courte majorité du Parti socialiste et apparentés, les élus EELV ayant voté contre cette révision.
La protection des terres agricoles du Plateau, parmi les meilleures de France, est un combat de longue date des écologistes locaux et régionaux. Le Plateau couvre 2 650 hectares, les promoteurs de son urbanisation souhaitaient à l’origine disposer de 800 hectares. Les élus écologistes se sont battus pour ramener la surface urbanisable à 350 hectares.
Finalement, nous resterons bien à 350 hectares d’urbanisation, après beaucoup d’énergie dépensée par les agriculteurs, les citoyens, les associations locales, les élus écologistes et du Front de Gauche.
On ne peut pas parler de victoire pour autant car, comme le dit le président de la CAPS, « dans vingt ans, s’il manque de la place, nos successeurs feront ce qu’ils voudront ». Effectivement, ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire. D’ailleurs, les socialistes viennent de déclasser une partie de l’Espace naturel sensible de la Croix de Villebois à Palaiseau dans la révision 2013 du PLU.
Mais pourquoi ces 350 hectares ?
Parce qu’il faut bien un super métro Orly Saclay à 1,25 milliard d’euros et donc des habitants pour le justifier ! Pourtant, l’université Paris Saclay dispose d’un énorme potentiel foncier en vallée et en lisière du Plateau à Orsay sur le site de l’université, et également sur le campus de l’École Polytechnique à Palaiseau.
En réalité, ces deux ZAC sont destinées pour environ 30 % de leur surface à la création de logements non étudiants, et ce n’est qu’un début. Le quartier de l’École Polytechnique va ainsi croître de près de sept mille personnes, sans compter les trois mille chambres d’étudiants, soit environ dix mille personnes.
Et pourtant, tout près, l’écoquartier Camille Claudel accueillera bientôt trois mille cinq cents personnes. A cela s’ajoutent les trois mille nouveaux habitants depuis 2008 en vallée. Nous arrivons à un total de plus de seize mille habitants, ce qui fait sans doute de Palaiseau la ville la plus « dynamique » de France avec 50 % de croissance démographique planifiés. Mais à quel prix !
Pas de règlement pour la ZPNAF !
La Chambre d’agriculture et l’association Terre et Cité ont travaillé sur un règlement pour la Zone de protection naturelle agricole et forestière (ZPNAF). Malheureusement le décret de loi n’intègre pas ce règlement. Il permettrait pourtant de définir les contraintes, notamment en matière de construction, s’exerçant à l’intérieur de la zone dite “protégée”.
Nous demandons que l’État prenne en compte ce règlement en l’intégrant juridiquement au décret de loi sur la ZPNAF, afin qu’il s’impose aux communes.
Nous sommes opposés au projet actuel d’urbanisation des 350 hectares. A l’occasion de cette campagne électorale, nous souhaitons défendre un projet concerté, durable et à taille humaine.