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Tribune

Les éoliennes violent les derniers sanctuaires

En Lozère, les associations écologistes tentent de stopper la marée des éoliennes.


Arbre de bois, arbre de fer,

Quand Bêtise voit son salut en enfer !

Eoliennes ! C’est à vous que je songe aujourd’hui, vous, belles envahisseuses qui sans cesse et sournoisement gagnez du terrain pour surgir sur notre horizon, par un beau matin, dans toute votre agressivité. Vous vous érigez là, triomphantes, sur ce gigantesque et inesthétique pied de métal blanc enraciné de béton dans notre mère nourricière si patiente, quand tout près gémissent nos arbres séculaires que la main de l’homme abat par sottise, inexorablement.

Ceux-là nous murmuraient la musique des vents mêlée au chant des oiseaux et nous confiaient la sagesse de la terre. Celles-là aliènent nos espaces et nos esprits. Ceux-là encourageaient la communauté des hommes en leur offrant l’abri, l’ombre et la fraîcheur. Celles-là sèment la discorde et violent le dernier sanctuaire, celui de nos forêts, lieu empreint du merveilleux dialogue entre homme et nature.

L’arbre, créature vivante, immobile et paisible est devenu pour l’homme irresponsable, un assassin et l’éolien, fièrement dressé sur nos subsides, son rédempteur.

Ces jolies valseuses, pourvoyeuses d’une énergie toujours plus grande à satisfaire la démesure de nos besoins inutiles, étendent sur notre environnement leurs longs bras enferrés et soporifiques et sur notre aveuglement et notre ignorance la complainte grinçante et salvatrice d’une énorme machine à profits.

Derrière ces mots qui bercent notre quotidien et endorment nos culpabilités, au nom d’un « développement durable » et d’une « économie d’énergie », se cache un despote intransigeant qui, hélas, trouve, tapi en chacun de nous, un écho prêt à répondre à sa cupidité…

Et si tout simplement et avec lucidité, nous cessions de répondre à nos caprices et, mettant un frein à nos dépenses parfois somptuaires, nous apprenions pour le respect de nous-mêmes et des générations à venir, la sobriété.


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