Loppsi 2 s’applique : une yourte condamnée
Le tribunal de Digne a ordonné la démolition d’une yourte dans les six mois.
Y’a pas d’arrangements au bal des faux culs de la magistrature du tribunal correctionnel de Digne. Le jugement est tombé contre Boï le Rom artiste, dresseur de chevaux et auto-constructeur criminel d’une belle structure en bois paille chaux ; il est condamné à sa démolition dans les six mois. On avait espéré, sottement, à l’audition du très modéré réquisitoire d’un procureur presque chaleureux, à l’ambiance sereine de l’audience, une Justice sachant identifier le juste pour les individus et la société. Raté, nous avons eu droit comme trop souvent à la machine judiciaire avec ses petits pions zélés, serviteurs serviles d’ordonnances pré calibrées applicables à tous, et surtout aux plus faibles socialement. Tapez deux, casse toi pauvre pion ! Aucune corrosion observable au tribunal de Digne de l’air frais et vivifiant de la rue contestataire où l’on a pu voir des hermines ces derniers temps. Les petits juges en bois brut y officient avec diligence, gare au gorille !
La « yourte » de Boï est donc illégale, comme devait l’être l’étal de fruits du marchant ambulant (encore un nomade !) Mohammed Bouazizi en Tunisie, qui en s’immolant par le feu le 18 décembre dernier a généré les bouleversements que vous savez. L’ami Boï, très affecté par cette décision bête et méchante, ne va pas s’immoler, ni faire appel, mais a décidé de brûler sa yourte, à la mode des Roms qui au décès de l’un d’eux brûlent sa roulotte. Et pas dans six mois mais le dimanche de pâques, 24 avril.