Tribune —
Pour sauver la Grèce, faites-en une banque
Aux banques, on prête l’argent sans rechigner à 1 %. Aux Etats...
Les mésaventures de la Grèce, berceau de notre civilisation européenne, me surprennent. Les Etats européens semblent bien frileux pour prêter moins de vingt milliards d’euros à ce pays membre de la zone euro, la banque centrale européenne est aux abonnés absents et le FMI plus que réticent.
Pourtant les uns et les autres n’ont pas fait tant de chichis quand il s’agissait de sauver des banques... La vertueuse Allemagne a placé des milliards, des dizaines de milliards d’euros du trésor public dans le capital de la catastrophique « Hypo Real Estate », la BCE a prêté à un an et à un pourcent, sans contrepartie plus de huit cent milliards d’euros aux banques européennes et le placement de ce pactole s’est fait en une heure ou deux ; le FMI a passé deux ans à dire que les trésors publics ne donnaient pas assez pour sauver les banques.
Je recommande à la Grèce de changer de statut : qu’elle abandonne celui de République pour celui de banque et alors plus de réticences, la BCE lui allongera cent milliards en une heure, à un pourcent, le trésor allemand quelques dizaines et le FMI lui fera les yeux doux.