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Un Japon sans nucléaire est possible, selon le ministre japonais de l’économie

Yukio Enado estime qu’un abandon de l’énergie nucléaire à l’horizon 2030 ne serait pas néfaste à l’économie du pays.


Le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie a jugé, mardi 7 août, envisageable que le Japon se passe complètement d’énergie nucléaire à partir de 2030, sans que cela ne porte préjudice à l’économie du pays.

« Nous pouvons le faire », a déclaré Yukio Edano, lors d’une conférence de presse, en réponse à une question sur les conséquences négatives d’un éventuel arrêt total des réacteurs d’ici là.

Le gouvernement nippon planche actuellement sur la définition d’un nouveau bouquet énergétique, près d’un an et demi après l’accident nucléaire de Fukushima qui a rendu caduc l’objectif antérieur d’élever la part du nucléaire d’un peu moins de 30% de la production d’électricité à 53% d’ici à 2030.

Les autorités étudient actuellement trois scénarios possibles d’ici à 2030 : se passer totalement d’énergie nucléaire, baisser sa part à 15% de l’électricité ou ne la réduire que marginalement, entre 20 et 25% de l’électricité produite.

« Je ne pense pas que le scénario ’zéro’ soit négatif pour l’économie japonaise », a souligné Yukio Edano.

« Au contraire, il favoriserait la croissance car il faudrait développer les énergies renouvelables et améliorer notre efficacité énergétique, ce qui soutiendrait la demande intérieure », a-t-il précisé.

Des experts désignés par le gouvernement ont précédemment affirmé qu’un scénario « zéro nucléaire » réduirait de 1,2% à 7,6% le produit intérieur brut de la troisième puissance économique mondiale en 2030.

Le sentiment antinucléaire s’est développé au Japon depuis l’accident de Fukushima de mars 2011, qui a forcé une centaine de milliers de riverains à quitter leurs logements.

Des manifestations de quelques milliers de personnes, un nombre significatif pour le Japon, sont organisées chaque vendredi devant le bureau du Premier ministre, Yoshihiko Noda, pour lui demander de ne pas relancer les réacteurs actuellement à l’arrêt et de faire sortir le pays du nucléaire.

Seuls deux réacteurs sur les 50 du Japon sont actuellement en service, les autres ayant été stoppés soit à cause d’un séisme, soit en raison des nouvelles mesures de sécurité exigées par les autorités depuis Fukushima.

L’archipel a même été complètement privé d’énergie atomique aux mois de mai et juin, avant que Yoshihiko Noda n’autorise le redémarrage de deux tranches dans le centre du pays, provoquant la colère des antinucléaires.


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