Football : tir de barrage à Lyon contre le projet de Grand Stade

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Deux bons matches le week-end dernier : une manifestation samedi après-midi place Bellecour, puis une tentative de réoccupation de la Butte de Décines, dimanche. L’opposition à ce grand projet inutile se poursuit, et se prépare au match de la semaine prochaine. L’équipe des zadistes et citoyens est en bonne forme.
La semaine dernière, les partisans du grand stade à Lyon s’étaient réunis à l’occasion de la pose de la première pierre sur le chantier de construction. Parmi eux, les deux principaux artisans de ce projet, Gérard Collomb, maire de Lyon, et Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais. Celui-ci déclarait être « fier d’avoir tenu bon » face aux « 71 procédures » initiées par les opposants en près de sept ans. Le président de l’Olympique Lyonnais s’expliquait dans Libération : « Certains n’ont eu de cesse de mettre en avant des intérêts particuliers ou une idéologie dogmatique pour tenter de retarder ce projet »).
Près d’une centaine de personnes qui ont manifesté samedi après-midi 16 novembre, place Bellecour, au cœur de Lyon. A la cérémonie de pose de la première pierre officielle, les opposants ont répondu en posant symboliquement une pierre tombale : « Le début des travaux ne doit pas cacher la vérité. Ce projet de grand stade est un échec annoncé », explique Franck Buronfosse de l’association Carton Rouge, une des principales organisations d’opposition au projet.
Une nouvelle irrégularité décelée
Les irrégularités pointées dans le dossier sont multiples : dissimulation d’investissement public, expropriation à prix particulièrement faible, etc. Les opposants en relèvent une autre depuis une semaine et le début des travaux : selon Franck Buronfosse, « les terres sur lesquelles doit se monter le projet appartiennent toujours au Grand Lyon, car la vente n’est pas passée pour l’heure dans les comptes publics. C’est à dire que l’Olympique Lyonnais construit son stade privé sur des terrains encore publics ».
Le lendemain, dimanche, la mobilisation s’est déplacée sur Décines autour de la ZAD (zone à défendre) installée près des travaux d’aménagement d’accès au stade. Après que le tribunal de Lyon a décidé le 28 octobre dernier l’expulsion des occupants de la ZAD au 30 décembre prochain, ceux-ci avaient organisé une journée de « réoccupation » de la Butte sur laquelle ils sont installés depuis plus d’un an et demi.
Pour Gekos, qui s’oppose avec les zadistes à ce projet de grand stade, la manifestation a permis « d’amener de nouvelles têtes dans la lutte. C’est intéressant, car à un moment fatidique, cela apporte une nouvelle dynamique ». Un soutien utile alors que se profile dans une semaine, mardi 26 novembre prochain, une nouvelle audience concernant deux des zadistes qui ont manifesté mi-octobre sur les chantiers.
A l’occasion de cette audience, Etienne Tête, avocat des opposants, posera deux questions prioritaires de constitutionnalité, sur le droit des armes blanches ainsi que sur la notion d’opposition aux travaux publics. Nouvel épisode juridique – que Reporterre suivra directement – parmi nombre de recours encore en instance de jugement auprès d’instances juridiques françaises et européennes...
Gérard Collomb et Jean-Michel Aulas gardent pour l’heure le sourire : droit et mobilisation restent encore impuissants à empêcher la construction du grand « stade des Lumières », qui s’amorce.