La biodiversité des sommets évolue (trop) rapidement

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La biodiversité au sommet des montagnes européennes augmente de plus en plus vite, a démontré une équipe de recherche internationale, dont les résultats ont été publiés mercredi 4 avril dans la revue Nature. Les scientifiques mettent en évidence une colonisation des sommets de plus en plus rapide par la flore de niveaux inférieurs. Ce n’est pas une bonne nouvelle, car cela indique que les écosystèmes montagnards pourraient ainsi être fortement perturbés à l’avenir.
C’est un nouvel indice de ce que les chercheurs appellent « la grande accélération », c’est à dire l’augmentation de plus en plus rapide des valeurs de différents paramètres à travers le monde (recul des glaciers, blanchiment des coraux, etc.), observée ces dernières années en réponse au réchauffement climatique. Cette étude montre qu’elle est aujourd’hui perceptible dans les sites les plus reculés de la planète : les sommets de montagne.
Ce sont 302 sommets de différents massifs d’Europe (Alpes, Pyrénées, Carpates, etc.) qui ont été étudiés. Pour 87% d’entre eux, les plantes ont profité de conditions météorologiques de plus en plus clémentes pour les coloniser. Une migration qui concerne même les espèces réputées pour se déplacer lentement. Le nombre d’espèces végétales ayant colonisé les sommets européens entre 2007 et 2016 serait ainsi cinq fois supérieur à celui observé entre 1957 et 1966. De plus, les chercheurs montrent que cette tendance concorde avec l’augmentation des températures.
Jusqu’à présent, aucune extinction d’espèces des sommets n’a été observée mais la cohabitation pourrait ne pas durer. Ainsi, certaines plantes des sommets pourraient être amenées à disparaître car il leur serait impossible de migrer vers une altitude supérieure ou de rivaliser avec les espèces plus compétitives des niveaux inférieurs. Un déséquilibre du fonctionnement de l’écosystème montagnard serait alors à craindre.
- Source : CNRS