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Tante Hilda mène l’assaut contre les OGM

Profitez des vacances d’hiver pour découvrir « Tante Hilda ! », le nouveau dessin animé de Jacques-Rémy Girerd. Un film qui se présente sans rechigner comme militant contre les OGM, et mêle de manière emballante caricature et poésie.


Hilda aime dévaler les collines à fond la caisse sur sa bicyclette et regarder ses vieux parents faire la sieste sous la véranda. Mais surtout, surtout, elle adore les plantes. Petites, grandes, à fleurs ou à poils. Ça tombe bien, elle est botaniste ! Elle vit dans une immense serre multicolore. Un paradis sur terre, à mi-chemin entre la jungle tropicale et le jardin japonais.

Mais depuis quelques temps, Hilda est inquiète : les NGO menacent d’envahir les champs. Elle écrit tous les jours au Président de la République. Sans réponse.

Après La prophétie des grenouilles et Mia et le Migou, le réalisateur Jacques-Rémy Girerd s’attaque aux organismes génétiquement modifiés. « Je cherchais un sujet, j’aurais pu utiliser le nucléaire, le gaz de schiste, la crise financière, mais le sujet des OGM est le plus concret », a-t-il expliqué à l’AFP.

Il signe un film militant. « Personne ne sait ce qui peut se passer quand on trafique la nature », répète ainsi Hilda. Pour faire passer son message, le réalisateur ne lésine pas sur les images : des OGM décrits comme des asperges mutantes, invasives et mortifères, un gouvernement corrompu et apathique. Girerd assume aussi un scénario très manichéen : les gentils écolos contre les méchants capitalistes. Devinez, d’ailleurs : qui gagne à la fin ?

UN FILM MILITANT POUR PETITS ET GRANDS

Une intrigue un peu simpliste, mais au moins l’idée est claire. Le réalisateur relève ainsi un défi de taille : rendre compréhensible un phénomène complexe sans ennuyer le spectateur. Que ce dernier ait sept ou soixante-dix ans. Le ton, plein d’humour et les personnages hauts en couleur placent le dessin animé dans la catégorie « films jeunesse ».

Mais l’on peut lire entre les lignes mille et une références à l’actualité : la multinationale Dolo devient Monsanto, le procès de Hilda après son irruption dans un champ de NGO rappelle celui des faucheurs d’OGM.

Jacques-Rémy Girerd a choisi de ne pas mettre en scène d’enfants. Une « libération » d’après lui. « Les personnages adultes sont plus faciles à caricaturer », explique-t-il à l’AFP.

DES PERSONNAGES HAUTS EN COULEUR

Une botaniste qui parle à ses fleurs, un savant russe farfelu dépassé par sa découverte, ou une patronne grosse, grasse, allergique au pollen et accro au miel… Girerd pousse à fond l’exagération. Même les décors sont surdimensionnés. Quant aux fameux NGO mutants, ils paraissent sortis d’un cauchemar.

« On arrive à faire des tomates grosses comme des ballons de foot, alors on n’est pas si loin de la vérité », justifie le réalisateur. Des personnages colorés, dessinés à la main et terminés à l’aquarelle. Sept ans de travail. A l’heure où la 3D envahit nos salles obscures, le côté artisanal de « Tante Hilda ! » sonne aussi comme un acte militant.


Tante Hilda ! - Un film de Jacques Rémy Girerd. Réalisé par Jacques Rémy Girerd et Benoît Chieux. Infos sur page Facebook du film.

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