Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

Une famille victime du gaz de schiste obtient trois millions de dollars de dédommagement aux Etats-Unis

Le 23 avril, la cour de justice du comté de Dallas, au Texas, a accordé trois millions de dollars de dédommagements à Lisa et Bob Parr. Depuis plusieurs années, la famille souffrait de maux liés aux émanations toxiques de l’exploitation du gaz de schiste.


La famille Parr habite un petit ranch de moins de vingt hectares au nord-ouest de Fort Worth, au Texas. Elle se serait probablement passée d’acquérir une célébrité mondiale depuis le 23 avril 2014, date du verdict d’un long procès engagé contre Aruba et d’autres compagnies qui exploitent soixante-trois puits de gaz de schiste autour de sa maison. Insider Exclusive, une série documentaire diffusée par les grandes chaînes de télévisions américaines, a même fait un film de leur histoire (voir sur youtube). On ne peut s’empêcher de penser au film Erin Brockovich, seule contre tous, de Steven Soderbergh, interprété par Julia Roberts.

Lisa Parr est mère au foyer. En novembre 2008, elle commence à ne pas se sentir très bien, avec des maux d’estomac, des maux de tête et des troubles de la vue. Elle se soigne comme si c’était une mauvaise grippe, mais sa santé ne s’améliore pas.

Plus tard elle développe une mystérieuse éruption cutanée sur tout son corps avec des plaies ouvertes qui ne guérissent pas. Elle éprouve parfois des vertiges et des difficultés à s’orienter. Un jour, ses éruptions cutanées et ses plaies sont tellement préoccupantes que les médecins des urgences l’enveloppent de poches de glace.

Sa fille, alors en première année d’école primaire, commence à avoir des saignements de nez pendant son sommeil et se réveille baignant dans son sang.

Son mari, Bob, se met lui aussi à avoir des saignements de nez, des vertiges, des problèmes neurologiques. Six médecins différents ne réussissent pas à poser un diagnostic. Puis des veaux naissent avec des malformations, et les animaux domestiques commencent eux-aussi à être malades et à mourir.

Déménager ou mourir...

En janvier 2010 les voisins de la famille Parr se plaignent également de maladies mystérieuses et font appel à un spécialiste de la qualité de l’air. Ils recommandent aux Parr de faire de même. Les tests montrent la présence dans l’air de produits toxiques formés de benzène, de toluène, d’éthylbenzène, de xylène, typiquement des produits chimiques associés à l’activité pétrolière.

Au regard de ces résultats, les médecins recommandent de déménager sauf à vouloir continuer les hospitalisations, les traitements divers, et peut-être même mourir. La famille va s’installer ailleurs de façon précaire, et porte plainte en septembre 2011 contre neuf entreprises impliquées dans l’exploitation des gaz de schistes. Ensuite l’histoire est longue, avec certaines entreprises qui optent pour la négociation et un dédommagement, d’autres dont les charges sont abandonnées, la compagnie gazière Aruba faisant figure de principale accusée dans un procès qui vient de se terminer en première instance.

Résultat : près 3 millions de dollars de dédommagement grâce à l’opiniatreté de leurs avocats, dont Bradford Gilde et David Matthews.

-  suite et fin de l’article sur ddmagazine.

- Au Texas, des milliers de puits pour produire le gaz de schiste -


Complément d’info : Le texte des chefs d’accusation (en anglais).

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende