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A Lyon, expulsion de la première ZAD... mais la deuxième résiste toujours

Les forces de police ont expulsé la Butte de Décines, mais la lutte continue sur la deuxième ZAD. Récit des faits.


2014 avait bien commencé, autour d’un réveillon alternatif organisé par les zadistes de la Butte de Biézin, à Décines. Mais 2014 n’aura duré que quelques jours : mercredi matin 8 janvier, la police a délogé les derniers occupants de la Butte, lieu historique de la résistance au projet de Grand Stade à Lyon. Soumise à expulsion depuis le 30 décembre - suite à la décision de justice du 28 octobre – la « ZAD » (Zone à défendre) restait habitée par quelques derniers militants. Joints par téléphone, ils racontent l’expulsion :

« Les policiers sont passés trois fois dans la journée de mardi. Le lendemain, vers 6h30, quelques villageois nous ont prévenus que la Butte était encerclée par les forces de police. Nous étions cinq sur place. L’un est parti à travers bois chercher du renfort sur Lyon. Deux d’entre nous sont descendus parlementer avec les policiers. Ils étaient une trentaine, répartis entre police nationale et police municipale.

« Nous avons réussi à négocier de garder nos affaires, et notamment nos deux poêles à bois. Pendant ce temps, les deux derniers sont montés se cacher dans des arbres sur la zone que nous occupions.

« Les policiers sont montés sur la Butte vers neuf heures, mais ils n’ont découvert les deux derniers occupants qu’une heure plus tard. On leur a expliqué pacifiquement que nous refusions de descendre. 2 élagueurs sont montés, avec qui nous avons pu échanger. Ils ont appelé le GIPN en renfort, et à onze heures, ils nous ont délogés au moyen d’un harnais. Cela s’est fait dans le calme : nous étions trop isolés pour résister, et nous connaissons l’histoire. Nous savons qu’ils n’hésitent à faire usage de la violence dans ces cas-là, comme à Notre Dame des Landes… »

L’épisode marque la fin du premier « campement de résistance », selon l’expression des zadistes lyonnais. Le terrain occupé n’était pas une ZAD au sens propre du terme, dans la mesure où il n’était pas directement sur le tracé des chantiers de travaux. Il n’était plus considéré comme tel depuis que les zadistes occupent un deuxième lieu, ouvert à la fin novembre.

Cette « deuxième ZAD » poursuit la lutte au projet du grand stade. Elle s’est installée sur le tracé des travaux de prolongement de la ligne de tramway T3 vers le stade. En novembre, la Cour d’appel a confirmé le rejet de la déclaration d’utilité publique de ce prolongement.

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