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Climat

COP26 : une large coalition de pays s’engage à sortir du charbon

400 activistes écologistes ont bloqué les trains miniers du bassin rhénan, en Allemagne. Juin 2019.

Chili, Égypte, Pologne... À la COP26, une coalition de 190 pays et organisations s’est engagée à sortir de l’énergie au charbon à partir de 2030. La Chine et la France n’en font pas partie.

« La fin du charbon est en vue », jubile la présidence britannique de la COP26. Londres a annoncé, mercredi à 23 h 30, que 190 pays et organisations (régions, entreprises, institutions financières) s’engageaient à éliminer le charbon, combustible fossile le plus polluant du monde, et à ne plus financer ou construire de nouvelles centrales à charbon pour produire de l’électricité.

Cette « Déclaration mondiale sur le passage du charbon à l’énergie propre » va être présentée officiellement ce jeudi 4 novembre. La liste complète des signataires sera publiée à 13 h, mais plusieurs pays sont déjà connus. La France n’en fait pas partie.

Le Canada, le Chili, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Vietnam, des États disposant d’une importante capacité de production d’électricité reposant sur le charbon, ont signé ce document. Tout comme la Pologne, dernier grand bastion charbonnier en Europe, ou encore l’Afrique du Sud et le Maroc, responsables de 95 % de la production d’électricité à partir du charbon en Afrique. « Les nations du monde entier s’unissent pour affirmer que le charbon n’a aucun rôle à jouer dans notre future production d’électricité », a déclaré le secrétaire d’État britannique à l’Énergie, Kwasi Kwarteng.

Ces États s’engagent à mettre fin à tout investissement dans une production nouvelle d’électricité au charbon, que ce soit à l’échelle nationale ou mondiale, mais surtout à éliminer « progressivement » la roche noire de leur mix énergétique, en fermant les centrales existantes. Cette transition devra être juste et profiter aux travailleurs. Les économies les plus avancées — correspondant aux pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) —, devront faire aboutir ces promesses dans « les années 2030 ». « Le reste du monde », lui, devra sortir du charbon dans « les années 2040 ».

Dans le bassin houiller du Kouzbass, en Sibérie occidentale.

« Jusqu’à présent, les négociations portaient surtout sur l’arrêt des constructions de nouvelles centrales électriques au charbon. Cette annonce déplace l’exigence vers l’élimination complète du charbon dans les mix énergétiques », a salué Dave Jones, responsable d’Ember, un groupe de réflexion sur la transition énergétique.

« L’ère du charbon touche à sa fin et, à Glasgow, le tapis roulant qui l’emmène dans la poubelle de l’Histoire avance bien », s’est réjoui Leo Roberts, membre du groupe de réflexion sur le changement climatique E3G. Mais, a-t-il prévenu, « l’effort devra encore s’accélérer pour que le monde parvienne à contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C ».

La Chine, plus gros émetteur de charbon ne devrait pas signer le texte

À ce jour, le monde est encore loin d’être libéré de la roche noire. Environ 8 500 centrales à charbon sont encore en activité dans le monde, soit une capacité totale de plus de 2 000 gigawatts. Elles produisent plus d’un tiers de l’électricité et sont à l’origine d’un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, plus que toute autre source d’énergie. En Chine, en Inde, ou encore en Indonésie, près de 60 % de l’électricité produite proviennent du charbon.

En pleine COP26, quelques jours après s’être engagée à ne plus financer de centrales à charbon à l’étranger, la Chine a d’ailleurs augmenté sa production à plus d’un million de tonnes par jour pour faire face à une pénurie d’électricité. Le plus gros émetteur de charbon ne devrait pas faire partie de la coalition.

« Année après année, la part du charbon dans le mix énergétique mondial ne diminue guère, et reste actuellement autour de 27 %, a déclaré mercredi, dans un tweet, le politologue François Gemenne. C’est pourtant la pire des énergies fossiles. Éradiquer le charbon, c’est la priorité des priorités. » À la COP26, cet objectif a gagne en consistance.

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