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Climat : Emmanuel Macron mise sur les « partenariats »

Emmanuel Macron à Charm el-Cheikh, lundi 7 novembre 2022.

Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, Emmanuel Macron « croi[t] aux partenariats ». Pour protéger la biodiversité, idem. Quant aux réparations des conséquences irréversibles du changement climatique, notamment causées aux pays du Sud, le président français propose « un dialogue ». C’est en substance les principales annonces qui ressortent de son allocution devant les dirigeants réunis à Charm el-Cheikh (Égypte) pour la COP27, lundi 7 novembre.

Pour justifier son propos, Emmanuel Macron a d’abord défendu les bons résultats du programme pour une juste transition énergétique (Just Energy Transition Program, Jet-P). Signé lors de la COP26, ce partenariat prévoit que la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne débloquent 8,5 milliards d’euros pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon et à développer les énergies renouvelables. Une démarche que le président français a qualifiée d’« intéressante » et pour laquelle la France a investi un milliard d’euros. Le président propose de renouveler ce type de partenariat avec l’Inde et l’Indonésie, importants consommateurs de charbon, ou encore le Sénégal, pour l’aider à sortir du fioul.

À quelques semaines de l’ouverture de la COP15 sur la biodiversité à Montréal, Emmanuel Macron a aussi rappelé que « climat et biodiversité sont les deux faces d’une médaille ». Là encore, à l’instar des Jet-P, il mise sur des « programmes de préservation » pour aider les pays en développement à protéger forêts anciennes, tourbières, ou encore zones humides. Des puits de carbone essentiels pour protéger notre climat. « Trois contrats ont d’ores et déjà signé avec le Gabon, la Colombie et les Philippines », s’est-il félicité. Si les ONG apprécient la mise en avant de la question de la biodiversité, Myrto Tilianaki de l’ONG CCFD-Terre Solidaire, s’inquiète toutefois d’une tendance à « la financiarisation de la Nature », par le biais de projets « qui n’ont pas fait leurs preuves ».

Enfin, Emmanuel Macron est revenu longuement sur le sujet crucial du financement des « pertes et préjudices ». Le matin même, il avait expliqué qu’il souhaitait que la Chine et les États-Unis augmentent leur contribution pour aider les pays en développement. Devant les dirigeants, il a considéré qu’il s’agissait d’« un débat juste ». Il préfère toutefois miser sur l’ouverture d’un dialogue « de hauts sages » à l’occasion des prochaines Réunions de printemps du FMI, pour discuter des moyens de débloquer les fonds nécessaires. « Un pied de nez pour les pays vulnérables qui pour la première fois ont réussi à mettre cette question à l’agenda et que le président français souhaite repousser lors d’un énième dialogue », a jugé Fanny Petitbon, de l’association Care, à la sortie de la conférence. « Il paralyse le débat », analyse aussi le porte-parole de Greenpeace Clément Sénéchal.

Enfin, le président n’a pas évoqué les ambitions climatiques de la France. « Il se cache derrière l’ambition européenne de réduire les émissions de 55 % à l’horizon 2030 », estime Clément Sénéchal. Or, pour l’heure, l’ambition française inscrite dans la loi n’envisage qu’une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.

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