La COP26 entre dans le dur, bilan à mi-parcours

Une affiche de la COP26 à la gare de Saint-Pancras à Londres, le 8 novembre 2021. - © Alexandre-Reza Kokabi/Reporterre
Une affiche de la COP26 à la gare de Saint-Pancras à Londres, le 8 novembre 2021. - © Alexandre-Reza Kokabi/Reporterre
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Climat COP26Sortie des énergies fossiles dès 2022, absence de la France dans des décisions, manifestations en masse à Glasgow... Alors que s’ouvre la deuxième semaine de négociations de la COP26 en Écosse, retour sur ce qu’il ne fallait pas manquer.
Glasgow (Écosse), correspondance
La COP26 de Glasgow a entamé sa deuxième semaine. La première a été ponctuée par plusieurs annonces prometteuses, qui appellent encore des engagements concrets dans l’Accord de Paris. Les négociations formelles se poursuivent cette semaine. Les ministres sont attendus ces mardi 9 et mercredi 10 novembre, pour débloquer les points les plus compliqués.
Ce qui s’est passé depuis le début de la COP :
- Quelques annonces encourageantes sur les énergies fossiles : plus de vingt pays et institutions se sont engagés à mettre un terme à leurs financements internationaux pour les énergies fossiles dès 2022, une coalition de plus de quarante États ont annoncé vouloir sortir du charbon avant la fin des années 2040, et une centaine de pays ont promis de réduire leurs émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. « Nous n’avions jamais eu autant d’annonces dès la première semaine », a dit Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), lors d’une conférence de presse dimanche 7 novembre. Elle reste prudente : « Il faut maintenant attendre que l’encre sèche pour voir leur réelle portée. »
- « Si tous les engagements en matière de climat annoncés à ce jour à la COP26 étaient respectés intégralement et à temps, ils suffiraient à maintenir la hausse des températures mondiales à 1,8 °C d’ici 2100. » C’est l’annonce faite, en fin de semaine dernière, par le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol. Des chercheurs australiens du Climate Resource arrivent pour leur part à 1,9 °C.
- La France a brillé par son absence en refusant de rallier ces différentes coalitions et a fait pression, en coulisses, pour que le gaz fossile soit inclus dans la taxonomie verte européenne, la classification de l’Union européenne des investissements considérés comme « verts ». La France s’est même vue décerner le Fossile du jour par les ONG du Climate Action Network « pour son double discours sur le climat » et sa diplomatie hasardeuse en faveur du gaz.

- La société civile, notamment les jeunes activistes pour le climat ou des peuples autochtones, s’est mobilisée tous les jours pour que les États les plus riches revoient à la hausse leurs engagements de baisse d’émissions de gaz à effet de serre, ainsi que les fonds qu’ils ont promis aux pays moins développés pour qu’ils puissent s’adapter aux effets du changement climatique.
- Pour que la COP26 ne soit pas « un échec », comme l’a déjà entériné l’activiste suédoise Greta Thunberg, la deuxième semaine de négociations doit justement permettre de renforcer l’ambition et l’action en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et d’adaptation des pays en voie de développement.
- La partie s’annonce rude : à la COP26 , le nombre de lobbyistes des énergies fossiles est plus important que celui de n’importe quel État. Il est même supérieur au total des délégations des huit pays les plus touchés par le changement climatique au cours des deux dernières décennies, selon des militants climatiques emmenés par Global Witness à partir des données des Nations unies.