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Mal faits, des nichoirs peuvent être néfastes pour les oiseaux

Des nichoirs mal conçus ou installés à des endroits inappropriés peuvent nuire à la reproduction des volatiles.

C’est un grand classique des ateliers bricolage avec les enfants : la confection et l’installation de nichoirs à oiseaux. Mais l’exercice est moins simple qu’il n’y paraît. D’après une étude publiée le 26 avril dans la revue Avian Research, des nichoirs mal conçus ou installés à des endroits inappropriés peuvent nuire à la reproduction des volatiles.

Introduits dans les années 1920 pour pallier la disparition des trous d’arbres, les nichoirs jouent un rôle important dans la protection des oiseaux et la recherche en ornithologie. Mais les 321 articles analysés par les auteurs de l’étude, tous publiés entre 2003 et 2022, mettent en évidence de possibles conséquences négatives sur les espèces menacées, voire une augmentation du risque d’extinction.

La forme et la taille du nichoir revêtent une grande importance. L’effet du diamètre de l’entrée, qui va favoriser une espèce plutôt qu’une autre, est bien connu des ornithologues amateurs : une mésange charbonnière ou mésange variée va apprécier un diamètre de 4 à 5 centimètres (cm), une mésange nonnette un diamètre de 3 cm. Mais d’autres caractéristiques sont également très importantes. Dans un nichoir trop grand et difficile à chauffer, les parents peuvent s’épuiser à maintenir une température adéquate ; à l’inverse, une chaleur excessive dans un nichoir trop petit et surpeuplé peut tuer la nichée, surtout si l’abri est construit en matériaux peu isolants (contreplaqué mince) et/ou de couleur sombre. Des matériaux de construction trop vieux peuvent favoriser les parasites, les odeurs — humaines, de produits chimiques — et attirer les prédateurs. Dans un nichoir à l’ouverture trop grande ou pas assez profond, les oiseaux sont à portée de crocs, notamment des chats errants.

Le choix du lieu d’installation du nichoir est lui aussi crucial. Une densité trop importante de nichoirs peut accroître la compétition intra et interespèces et ses effets néfastes — agressivité, conflits pour la nourriture, parents accaparés par la surveillance du nichoir, diminution de la taille des nichées, etc. Cette guerre impitoyable favorise certaines espèces au détriment d’autres : les moucherolles tachetés battent en retraite face aux mésanges charbonnières, lesquelles ne font pas le poids face aux gobemouches tachetés, ces derniers pouvant être chassés par des guêpes, des chauves-souris ou des écureuils. Si l’emplacement est trop bruyant, la communication entre les parents chanteurs peut être plus difficile. Quant à la lumière artificielle, elle peut affecter le sommeil et l’immunité des volatiles.

Alors, faut-il laisser les oiseaux de son jardin se débrouiller seuls ? Non, mais les chercheurs plaident pour des travaux plus approfondis sur certains points précis, comme les nichoirs en milieu urbain et l’odorat des oiseaux. « Les nichoirs artificiels peuvent attirer des oiseaux utiles, favoriser la lutte biologique et contribuer de manière significative à l’écologie de la reproduction des oiseaux, à la protection de la diversité, à la génétique des populations et à la dynamique des populations, concluent-ils. L’impact négatif des nichoirs sur les oiseaux devrait être résumé et éliminé en temps utile, ce qui contribuera à la protection des oiseaux et de la biodiversité, et au maintien de l’équilibre de l’écosystème. »

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